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21 février 2021 7 21 /02 /février /2021 07:20
Conférence régionale du Parti communiste en Bretagne ce samedi 20 février - La délégation finistérienne réunie à Morlaix
Conférence régionale du Parti communiste en Bretagne ce samedi 20 février - La délégation finistérienne réunie à Morlaix
Conférence régionale du Parti communiste en Bretagne ce samedi 20 février - La délégation finistérienne réunie à Morlaix
Conférence régionale du Parti communiste en Bretagne ce samedi 20 février - La délégation finistérienne réunie à Morlaix

11 camarades étaient réunis à Morlaix 2, petite rue de Callac ce samedi 20 février - délégués finistériens à la Conférence Régionale du PCF Bretagne - Marion Francès, Yvonne Rainero, Gladys Grelaud, Christian Gagou, Jean-Luc Le Calvez, Corentin Derrien, Enzo de Gregorio, Gilbert Sinquin, Pierre-Yves Thomas, Dominique Gontier, Ismaël Dupont - auquel il faut ajouter Erwan Rivoalan qui suivait depuis Brest la viséo-conférence qui nous reliait avec les délégués des trois autres fédérations bretonnes réunies pour l'essentiel des camarades dans les locaux de fédérations à Lanester, Saint-Brieuc, Rennes.

Les 12 délégués du PCF Finistère ont participé avec beaucoup d'intérêt et d'implication à des discussions constructives sur le projet porté par les communistes bretons pour les régionales "En Bretagne, l'Humain et la Planète d'abord!", projet d'une dizaine de pages encore modifiable et susceptible d'être enrichi qui a été approuvé dans ses grandes lignes par 38 voix pour, 2 abstentions, 1 refus de vote, après qu'une vingtaine de camarades ait pu proposer des amendements. 

Puis, lors de l'après-midi, nous avons débattu de trois options possibles pour les élections régionales:

Choix 1 - Travailler à la construction d'une liste commune avec le Parti socialiste menée par Loïg Chesnais-Girard, ouverte à d'autres formations politiques de gauche. Elle participera au rassemblement de second tour des forces de gauche et écologistes pour battre la droite et l'extrême-droite.

Choix 2 - Travailler à la construction d'une liste avec la France Insoumise ouverte à d'autres formations politiques de gauche, au mouvement social.

Choix 3 - Présenter une liste de rassemblement conduite par un-e communiste, ouverte au mouvement social. Elle participera au rassemblement de l'ensemble des forces de gauche et écologistes au second tour pour battre la droite et l'extrême-droite.

Ou- Abstention (choix 4)

Le bulletin de vote qui sera proposé à l'ensemble des adhérents communistes des 4 départements de la Bretagne administrative à jour de cotisation a été approuvé par 37 voix pour, 2 voix contre, 2 abstentions.

Et les 41 délégués de la conférence régionale, représentant les fédérations du Morbihan, du Finistère, de l'Ille-et-Vilaine, et des Côtes-d'Armor, ont aussi exprimé un avis majoritaire de la conférence régionale, compte tenu de l'ensemble des discussions, des éléments à disposition, et du contexte politique et de nos objectifs, sur nos choix pour les Régionales en terme d'alliance: 

31 voix / 41 pour Choix 1 - Travailler à la construction d'une liste commune avec le Parti socialiste menée par Loïg Chesnais-Girard, ouverte à d'autres formations politiques de gauche. Elle participera au rassemblement de second tour des forces de gauche et écologistes pour battre la droite et l'extrême-droite.

3 voix sur 41 pour Choix 2 - Travailler à la construction d'une liste avec la France Insoumise ouverte à d'autres formations politiques de gauche, au mouvement social.

2 voix sur 41 pour Choix 3 - Présenter une liste de rassemblement conduite par un-e communiste, ouverte au mouvement social. Elle participera au rassemblement de l'ensemble des forces de gauche et écologistes au second tour pour battre la droite et l'extrême-droite.

5 abstentions

Désormais, c'est à l'ensemble des adhérents à jour de cotisation du PCF Bretagne de s'exprimer lors d'un vote sur le programme et la stratégie d'alliance au cours d'une consultation qui aura lieu entre le 4 et le 6 mars 2021.

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21 février 2021 7 21 /02 /février /2021 07:01
Manif du 19 janvier à Morlaix pour la régularisation des travailleurs sans-papiers

Manif du 19 janvier à Morlaix pour la régularisation des travailleurs sans-papiers

Manif du 19 janvier à Morlaix pour la régularisation des travailleurs sans-papiers

Manif du 19 janvier à Morlaix pour la régularisation des travailleurs sans-papiers

Manif du 19 janvier à Morlaix pour la régularisation des travailleurs sans-papiers

Manif du 19 janvier à Morlaix pour la régularisation des travailleurs sans-papiers

 

Soutien à Désiré Chicorée, Vijayen Poonisamy et leurs familles - Exploitation de travailleurs d'origine mauricienne dans la ramasse de volaille

Après l'OQTF reçu le mois dernier par Désire Chicorée

(voir la pétition pour demander sa régularisation)

Signez la pétition pour la régularisation de Désiré Chicorée, travailleur sans-papier du pays de Morlaix menacé par une OQTF

Désiré Chicorée qui était assisté par la CGT pour faire reconnaître son exploitation dans le cadre d'un trafic d'êtres humains par un patron ramasseur de volailles voyou, c'est au tour d'un autre travailleur finistérien d'origine mauricienne, Vijayen Poonisamy, marié et père d'une petite fille, habitant Landivisiau, entré légalement en France, de recevoir de la préfecture du Finistère une OQTF (notification d'obligation de reconduite à la frontière) assorti d'un IRTF (interdiction de retour sur le territoire français) alors même qu'il fait partie des 26 salariées du ramasseur de volailles Aviland que la CGT accompagne localement et nationalement pour faire reconnaître les entorses aux droits du travail patentes qu'ils ont subis, CGT qui essaie aussi avec les associations de défense des droits des migrants d'obtenir la régularisation des sans-papiers victimes de patrons voyous de l'agro-alimentaire.

Quel signe envoie l'Etat et la préfecture par rapport au respect du droit du travail, à la défense des salariés?

S'agit-il de protéger des patrons voyous de l'agro en expulsant les plaignants qui ont déjà été victimes de leur avidité?

Le Parti communiste demande la régularisation de Vijayen Poonisamy et de Désire Chicorée et de leurs familles installées dans la région de Landivisiau ainsi que de tous les travailleurs sans papiers victimes d'exploitation et d'esclavage moderne dans l'agroalimentaire, à Aviland et Prestavic qui sont aujourd'hui défendus par la CGT.

Nous serons au côté de ces travailleurs sans-papiers, de la CGT et des associations pour interpeller l'état, empêcher toute expulsion qui reviendrait à une forme de complicité avec les patrons qui ne respectent pas le droit du travail et profitent de la précarité matérielle et administrative des migrants, et nous battre pour qu'ils obtiennent des papiers avec leur famille comme nous l'avons demande le 19 janvier dernier à Morlaix dans une grande manifestation départementale avec et pour ces travailleurs sans papiers.

11 titres de séjour provisoires ont déjà été accordés par la préfecture dans le cadre du trafic d'êtres humains reconnu par l'inspection du travail qui avait fait fermer l'entreprise Prestavic. Pourquoi s'arrêter au milieu du chemin?  Sélectionner de manière aléatoire entre les victimes de l'esclavage moderne. Il faut aller plus loin et régulariser tous les travailleurs sans papiers qui témoignent devant l'inspection du travail et l'organisation syndicale. Avec Marc Corbel et les camarades de la CGT, nous ne laisserons pas l’État débarrasser la région des témoins gênants d'une exploitation d'un autre âge dans quelques entreprises de l'agroalimentaire breton qui, en ne respectant pas les règles du droit du travail et la santé des salariés, font une concurrence déloyale à la majorité d'entre elles, qui respectent le droit et les ouvriers. 

Ismaël Dupont, secrétaire départemental du Parti Communiste Finistère

Élu PCF à Morlaix

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15 février 2021 1 15 /02 /février /2021 17:08
Jean Kervision (photo publié par le Télégramme le 15 février 2021)

Jean Kervision (photo publié par le Télégramme le 15 février 2021)

Très engagé politiquement, Jean Kervision est décédé à l’âge de 93 ans. Né en 1928 au Guilvinec, l’homme avait adhéré aux Jeunesses communistes en septembre 1944 puis, en mars 1945, au PCF. Il fut ensuite militant communiste dans la section de Plozévet. À partir de 1961, il milita dans la section communiste du Guilvinec et en fut le secrétaire à partir de 1972. Puis, il fut secrétaire de la section communiste du Pays bigouden, qui regroupait les différentes sections des cantons du Guilvinec et de Pont-l’Abbé. Il fut le directeur et le rédacteur en chef du Travailleur bigouden, mensuel puis trimestriel des sections bigoudènes du PCF, de sa fondation en 1966 à sa disparition en 1993.

Conseiller municipal et adjoint au maire du Guilvinec de 1983 à 1989

Jean Kervision s’était aussi investi dans les luttes laïques du département. Secrétaire général du Comité départemental d’action laïque, il fut directeur de la revue Action laïque Bretagne. Il s’était présenté comme candidat au Conseil général dans le canton de Pont-l’Abbé en 1979. Il fut élu conseiller municipal et adjoint au maire du Guilvinec de 1983 à 1989. Toujours militant, il avait poursuivi son engagement au sein du comité du Secours populaire Treffiagat-Plomeur jusqu’au milieu de l’année 2010.

Jean Kervision avait fait toute sa carrière professionnelle en tant qu’instituteur. Il avait débuté en 1949, à Guiller-sur-Goyen, puis était devenu, en 1961, directeur de l’école de Plomeur où il était resté jusqu’à sa retraite en 1983.

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15 février 2021 1 15 /02 /février /2021 16:57
Jean Kervision

Jean Kervision

Gaston Balliot et Jean Kervision en 2019 lors d'une conférence sur la résistance en pays bigouden qui avait réuni 250 personnes à l'initiative du PCF Pays Bigouden

Gaston Balliot et Jean Kervision en 2019 lors d'une conférence sur la résistance en pays bigouden qui avait réuni 250 personnes à l'initiative du PCF Pays Bigouden

 Jean Kervision (au centre) en 2019 lors d'une conférence sur la résistance en pays bigouden qui avait réuni 250 personnes à l'initiative du PCF Pays Bigouden

Jean Kervision (au centre) en 2019 lors d'une conférence sur la résistance en pays bigouden qui avait réuni 250 personnes à l'initiative du PCF Pays Bigouden

Les communistes du Pays Bigouden et les communistes finistériens ont l'immense tristesse de perdre un camarade extraordinaire: Jean Kervision, militant communiste depuis 1945 et fils de militant communiste engagé dans la guerre d'Espagne avec France Navigation, les combats du Front Populaire et la Résistance, instituteur laïque, directeur d'école, militant et responsable syndical au SNI, secrétaire de section du PCF à Guilvinec dans les années 1970,  rédacteur en chef du"Travailleur Bigouden", le journal de la section PCF du Pays Bigouden (tiré entre 10 000 et 20 000 exemplaires à partir de 1966, et ceci pendant 35 ans), ancien secrétaire du comité de Guilvinec-Treffigiat-Plomeur du Secours populaire français, adjoint communiste au Guilvinec dans les années 80. 
 
Jean Kervision est décédé à 93 ans. Il est resté un militant communiste jusqu'au bout, attaché à transmettre la mémoire du parti communiste, de la résistance et du mouvement ouvrier dans le Pays Bigouden, avec son ami et complice Gaston Balliot. Il avait transmis la collection complète du "Travailleur Bigouden" à Gaston Balliot pour qu'il soit numérisé, puis confié au PCF, ainsi que de nombreux autres documents d'archives.
 
Le 14 juin 2019, Jean Kervision avait présenté avec Gaston Balliot à l'initiative de la section PCF du Pays Bigouden une conférence sur la Résistance dans le pays bigouden qui avait été suivie par 250 personnes.
 
Nous rendons un hommage vibrant à l'homme et au militant et transmettons toute notre sympathie à son épouse, sa famille, ses amis, ses proches, ses camarades.
 
Retrouvez les numéros du Travailleur Bigouden;
 
 
KERVISION Jean, Yves, Marie
Né le 29 janvier 1928 au Guilvinec (Finistère) ; instituteur ; militant syndical ; militant communiste dans le Finistère, adjoint au maire du Guilvinec.
 
Son père, marin de la Marine marchande, membre de la CGT, adhéra au Parti communiste en 1934 et en resta membre jusqu’à son décès en 1981. A la demande de la direction du Parti communiste, il navigua sur deux navires de la compagnie France-Navigation et participa au transport maritime des armes acheminées pour les troupes républicaines espagnoles depuis Mourmansk en URSS à Bordeaux et à Honfleur. Engagé dans les FTPF, il participa au siège puis à la libération de la poche de Lorient en 1944. Sa mère était aussi membre de la CGT. Jean Kervision reçut les premiers sacrements catholiques. Élève du lycée de Quimper (1939-1940) puis du cours complémentaire du Guilvinec (1940-1945), il entra à l’Ecole normale d’instituteurs d’Angers (Maine-et-Loire) en 1945. Titulaire du baccalauréat, il commença sa carrière d’instituteur en 1949 à Segré puis revint dans le Finistère en 1950 après son mariage uniquement civil en septembre 1950 à Treffiagat
(Finistère) avec Marianne Quéffelec, fille d’un marin pêcheur, institutrice, future adhérente du Parti communiste français. Le couple eut deux enfants. Il enseigna à Guiller-sur-Goyen dans le canton de Plogastel-Saint-Germain, puis en 1961 devint directeur de l’école de Plomeur dans le canton de Pont-l‘Abbé. Il y resta jusqu’à sa retraite en 1983. Face à la concurrence de l’école catholique, l’école publique passa de deux à huit classes sous sa direction.
 
Kervision adhéra au Syndicat national des instituteurs en 1948. Secrétaire du SNI dans le canton de Plogastel-Saint-Germain (1954-1961) puis dans celui de Pont-l‘Abbé (1962-1981), il fut membre du conseil syndical de la section départementale du SNI de 1956 à 1981, secrétaire-adjoint de la section de 1967 à 1969. Il était aussi secrétaire-adjoint de la sous-section cantonale de la Fédération de l’Éducation nationale. Il fut de 1958 à 1982 élu à la Commission administrative paritaire départementale et au Comité technique paritaire.
 
Kervision adhéra aux Jeunesses communistes en septembre 1944 puis à l’Union de la jeunesse républicaine de France. Il fut secrétaire du cercle de l’école normale. En mars 1945, il adhéra au PCF à l’école normale et fut membre de la cellule communiste de l’école jusqu’en 1949. Il fut par la suite militant communiste dans la section de Plozevet. Il participa en 1955 au stage central organisé par le PCF pour les instituteurs communistes. A partir de 1961, il milita dans la section communiste du Guilvinec et en fut le secrétaire à partir de 1972. Par la suite, il fut secrétaire de la section communiste du Pays bigouden qui regroupait les différentes sections des cantons du Guilvinec et de Pont-l’Abbé. Il entra au comité de la fédération communiste en 1974, y resta jusqu’en 1982 puis présida la commission fédérale de contrôle financier. Il fut le trésorier de l’Association des élus communistes et républicains du Finistère de 1983 à 1989. Il fut
le directeur et le rédacteur en chef du Travailleur bigouden, mensuel puis trimestriel des sections bigoudènes de PCF de sa fondation en 1966 à sa disparition en 1993.
 
Kervision s’investit dans les luttes laïques du département par l’intermédiaire des amicales laïques dans les localités successives où il milita activement avec son épouse. Secrétaire général du Comité départemental d’action laïque, il fut directeur de la revue Action laïque Bretagne. En outre il fut le secrétaire de l’association des parents d’élèves du lycée de Pont-l’Abbé de 1961 à 1968.
 
Kervision fut candidat au Conseil général dans le canton de Pont-l’Abbé en 1979. Il fut élu conseiller municipal et adjoint au maire du Guilvinec de 1983 à 1989.
 
En 2010, Kervision habitait Treffiagat. Toujours militant, il n’eut plus de responsabilités dans le PCF après 2005. Il fut le secrétaire du comité de Guilvinec-Treffigiat-Plomeur du Secours populaire français de 1990 au milieu de l’année 2010. Son épouse en était une des membres actives.
 
Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article107837, notice KERVISION Jean, Yves, Marie par Jacques Girault, version mise en ligne le 18 novembre 2010, dernière modification le 21 février 2013.
 
 
Jean Kervision raconte sa guerre:
 
 
 
KERVISION Jean, Yves, Marie
Né le 29 janvier 1928 au Guilvinec (Finistère) ; instituteur ; militant syndical ; militant communiste dans le Finistère, adjoint au maire du Guilvinec.
 
Son père, marin de la Marine marchande, membre de la CGT, adhéra au Parti communiste en 1934 et en resta membre jusqu’à son décès en 1981. A la demande de la direction du Parti communiste, il navigua sur deux navires de la compagnie France-Navigation et participa au transport maritime des armes acheminées pour les troupes républicaines espagnoles depuis Mourmansk en URSS à Bordeaux et à Honfleur. Engagé dans les FTPF, il participa au siège puis à la libération de la poche de Lorient en 1944. Sa mère était aussi membre de la CGT. Jean Kervision reçut les premiers sacrements catholiques. Élève du lycée de Quimper (1939-1940) puis du cours complémentaire du Guilvinec (1940-1945), il entra à l’Ecole normale d’instituteurs d’Angers (Maine-et-Loire) en 1945. Titulaire du baccalauréat, il commença sa carrière d’instituteur en 1949 à Segré puis revint dans le Finistère en 1950 après son mariage uniquement civil en septembre 1950 à Treffiagat
(Finistère) avec Marianne Quéffelec, fille d’un marin pêcheur, institutrice, future adhérente du Parti communiste français. Le couple eut deux enfants. Il enseigna à Guiller-sur-Goyen dans le canton de Plogastel-Saint-Germain, puis en 1961 devint directeur de l’école de Plomeur dans le canton de Pont-l‘Abbé. Il y resta jusqu’à sa retraite en 1983. Face à la concurrence de l’école catholique, l’école publique passa de deux à huit classes sous sa direction.
 
Kervision adhéra au Syndicat national des instituteurs en 1948. Secrétaire du SNI dans le canton de Plogastel-Saint-Germain (1954-1961) puis dans celui de Pont-l‘Abbé (1962-1981), il fut membre du conseil syndical de la section départementale du SNI de 1956 à 1981, secrétaire-adjoint de la section de 1967 à 1969. Il était aussi secrétaire-adjoint de la sous-section cantonale de la Fédération de l’Éducation nationale. Il fut de 1958 à 1982 élu à la Commission administrative paritaire départementale et au Comité technique paritaire.
 
Kervision adhéra aux Jeunesses communistes en septembre 1944 puis à l’Union de la jeunesse républicaine de France. Il fut secrétaire du cercle de l’école normale. En mars 1945, il adhéra au PCF à l’école normale et fut membre de la cellule communiste de l’école jusqu’en 1949. Il fut par la suite militant communiste dans la section de Plozevet. Il participa en 1955 au stage central organisé par le PCF pour les instituteurs communistes. A partir de 1961, il milita dans la section communiste du Guilvinec et en fut le secrétaire à partir de 1972. Par la suite, il fut secrétaire de la section communiste du Pays bigouden qui regroupait les différentes sections des cantons du Guilvinec et de Pont-l’Abbé. Il entra au comité de la fédération communiste en 1974, y resta jusqu’en 1982 puis présida la commission fédérale de contrôle financier. Il fut le trésorier de l’Association des élus communistes et républicains du Finistère de 1983 à 1989. Il fut
le directeur et le rédacteur en chef du Travailleur bigouden, mensuel puis trimestriel des sections bigoudènes de PCF de sa fondation en 1966 à sa disparition en 1993.
 
Kervision s’investit dans les luttes laïques du département par l’intermédiaire des amicales laïques dans les localités successives où il milita activement avec son épouse. Secrétaire général du Comité départemental d’action laïque, il fut directeur de la revue Action laïque Bretagne. En outre il fut le secrétaire de l’association des parents d’élèves du lycée de Pont-l’Abbé de 1961 à 1968.
 
Kervision fut candidat au Conseil général dans le canton de Pont-l’Abbé en 1979. Il fut élu conseiller municipal et adjoint au maire du Guilvinec de 1983 à 1989.
 
En 2010, Kervision habitait Treffiagat. Toujours militant, il n’eut plus de responsabilités dans le PCF après 2005. Il fut le secrétaire du comité de Guilvinec-Treffigiat-Plomeur du Secours populaire français de 1990 au milieu de l’année 2010. Son épouse en était une des membres actives.
 
Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article107837, notice KERVISION Jean, Yves, Marie par Jacques Girault, version mise en ligne le 18 novembre 2010, dernière modification le 21 février 2013.
Hommage à notre camarade Jean Kervision, décédé à 93 ans, ancien rédacteur en chef du Travailleur Bigouden et adjoint communiste au Guilvinec
L'équipe de rédaction du Travailleur Bigouden dans les années 70 avec Jean Kervision, son rédacteur en chef

L'équipe de rédaction du Travailleur Bigouden dans les années 70 avec Jean Kervision, son rédacteur en chef

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14 février 2021 7 14 /02 /février /2021 08:43
Départementales dans le Finistère - Les communistes engagés sur une voie de rassemblement à gauche avec des propositions fortes pour les Finistériennes et Finistériens
Le Conseil Départemental du PCF Finistère s'est réuni le samedi 6 février dernier à Morlaix.
 
Nous sommes revenus la situation politique et des mobilisations récentes où les communistes ont pu s'impliquer (contre la loi Sécurité globale, les nouvelles réformes de démantèlement du service public de l'énergie, de la SNCF, de l'éducation, de la santé, les manifs intersyndicales pour l'emploi, les salaires et contre la précarité, pour les droits de l'homme et les droits des migrants et réfugiés, avec les étudiants pour un revenu d'existence et d'autonomie). Nous avons analysé un contexte politique et social global marqué par une crise sanitaire économique, sociale, et démocratique , d'une grande violence.
 
Le Conseil départemental a préparé la conférence régionale des communistes du 20 février sur les élections régionales et adopté des orientations programmatiques portées par les communistes pour les élections départementales des 13 et 20 juin 2021. Ces orientations programmatiques communistes pour les Départementales  ont été adoptées à l'unanimité.

Pour les élections départementales, à une très large majorité (95% des suffrages exprimés), le conseil départemental du PCF Finistère a adopté une volonté de rassemblement à gauche avec le PS, EELV, UDB et d'autres organisations ou mouvements de gauche et régionalistes, sous réserve d'un débouché favorable des discussions en cours actuellement, au travers de la validation d'un accord départemental avec le PS et le groupe majoritaire de gauche sortant, impliquant des candidatures de rassemblement à gauche dans les 27 cantons finistériens, dont plusieurs avec des titulaires communistes dans les binômes.
 
Si nous arrivons à construire des campagnes dynamiques et rassembleuses, et à construire un projet de mandat correspondant aux enjeux sociaux, démocratiques et écologiques du moment, le PCF pourrait ainsi retrouver plusieurs conseillers départementaux dans le Finistère, ce qui n'est pas arrivé depuis plusieurs décennies.

Cette démarche correspond selon nous aux besoins de la période. Nos concitoyens n'ont rien à gagner dans la situation du moment à de nouvelles victoires de la droite. Elle s'appuie sur les attentes majoritaires de rassemblement de l'électorat de gauche, et cela donne les meilleures chances à la possibilité de garder le département du Finistère à gauche, de battre les deux droites (LREM et LR), et l'extrême-droite, et d'avoir une majorité de gauche beaucoup plus diversifiée et représentative de la diversité de la gauche où les communistes pourront jouer un rôle important pour défendre les valeurs humaines, sociales, démocratiques, de défense du service public.
 
Voici les propositions que les communistes mettent en débat avec leurs partenaires de gauche, la population, et qui appuieront l'action et les positionnements de nos élus au Département, si les électeurs font confiance à nos candidats.
 
Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère
Orientations des communistes finistériens pour les élections Départementales de juin 2021
Vivre mieux dans un département du Finistère solidaire, écologique et démocratique
 
La pandémie qui nous frappe durement ne vient pas de nulle part. Annoncée par les scientifiques depuis au moins 20 ans sans que les pouvoirs publics français ou européens ne s'en émeuvent, nous pensons qu’elle trouve ses origines, et son amplification dramatique, dans les politiques sociales et économiques néolibérales, capitalistes qui supposent compétition effrénée, expansion des mobilités internationales, accélération des rythmes, saccage de la biodiversité, déforestation, bétonnage à outrance, agricultures et élevages intensifs.
 
Les tentatives pour faire face à cette épidémie procèdent des mêmes désordres. Leur désorganisation, entre improvisation erratique et pénurie généralisée des masques puis des vaccins sont les fruits amers de décennies de destruction des services publics, particulièrement des services hospitaliers et de santé, de nos potentiels industriels et de recherche, de l'asservissement de la société aux impératifs uniques du profit le plus immédiat.
 
Le libéralisme est nu. Ses résultats montrent crûment son incapacité à répondre aux besoins des populations et aux grands défis de nos sociétés.
 
Dans ce contexte inquiétant et face aux risques que courent les salariés,  les populations fragiles , les institutions de proximité, dont le Conseil Départemental fait partie, prennent tout leur sens.
 
Il est de première importance que les Conseils Départementaux soient défendus face aux projets de fusion Région/Département déconnectée de la vie quotidienne et des politiques efficaces de solidarité.
 
Plus que jamais les Finistériennes et les Finistériens ont besoin que leur Département  soit tourné vers la solidarité, l’égalité des droits, le respect des territoires, une vision audacieuse de la protection de l'environnement.
 
Pour toutes ces raisons il est impérieux de conserver le département du Finistère à gauche. Une gauche diversifiée, renouvelée où les Communistes, partisans et garants de politiques de progrès social et humain, ont toute leur place.
 
 
En préambule :
 
- Nous défendons le rôle du département contre les projets de fusion régions/départements : le Conseil départemental permet à notre sens la proximité de l’action publique, le lien des élus de proximité avec l’action sociale et la solidarité, avec les communes, et la solidarité entre les communes et intercommunalités de notre territoire. Les Départements ont été inventés à la Révolution et correspondent à un projet de réorganisation républicaine basé sur un principe d’unicité et d’égalité certes, mais aussi de décentralisation démocratique et de gestion démocratique locale.
 
-Nous voulons des élus communistes au Département et nous voulons garder le département du Finistère à gauche dans le cadre d’une majorité de gauche plurielle et diversifiée parce que le cœur de l’engagement communiste est le combat pour l’égalité des droits, contre la pauvreté et les inégalités, pour des services publics garantissant cette égalité d’accès aux droits. Or, la moitié du budget du Département du Finistère est consacré à la solidarité (520 millions d’€ sur un budget global de 998 millions d’euros en 2021) : Personnes handicapées (157 millions : 30%), Enfance et Famille (106 millions : 20%), Personnes âgées (122 millions : 23%), Insertion (127 millions : 24%). Le Département est aussi à l’initiative sur le logement social, son amélioration qualitative, sa politique d’octroi, les loyers, les programmes de développement du logement social. Collectivité des solidarités humaines et territoriales, le département doit retrouver
des élus communistes pour maintenir ce cap.
 
. Le département du Finistère compte 3100 agents et 648 assistants familiaux. Les valeurs de défense de l’Humain, du social, et du service public et du droit à l’initiative et au respect de ses agents, doivent donc être représentés dans l’assemblée départementale, et elles seront nous l’espérons représentés par des élus communistes là où, à l’inverse, les droites du très libéral Maël de Calan ou de LREM entendent taper sur les fonctionnaires, les aides sociales, les allocataires du RSA et les présumés fraudeurs, sur les mineurs non accompagnés.
 
- Face à l’austérité, aux transferts des charges de solidarité non compensées sur le moyen terme, à la baisse des dotations de fonctionnement, et un contexte d’évolution des recettes fiscales incertain et mouvant, nous demandons des moyens nouveaux pour les départements : taxation des revenus financiers des entreprises comme recettes nouvelles, exiger de l’État qu’il rembourse ses dettes, lutte contre la fraude fiscale, action pour que les collectivités puisse emprunter auprès de la BCE a taux très faible voir nul, financements garantis et renationalisés de la solidarité (EHPAD, structures d’accueil pour personnes âgées et handicapés, aide à domicile, RSA). La capacité à financer le social et l’accès aux droits ne doit pas dépendre de la richesse relative des départements : elle doit être garantie à tous les Français, dans tous les territoires, ce doit être la préoccupation majeure de notre État.
 
Seule une autre politique fiscale et économique de l’État, une autre politique d’affectation des richesses créées par les travailleurs, une autonomie fiscale retrouvée aussi pour les départements, permettra aux départements de jouer pleinement leur rôle de solidarité et d’atténuation des inégalités. En ces temps de crise sanitaire et économique sans précédent, c’est plus que jamais nécessaire : En 2021, la crise a eu un impact de 10 millions d’euros sur le budget du département du Finistère, et les non-compensations de l’État aux transferts de charge ou aux déplacements de fiscalité peuvent s’évaluer à 140 millions d’euros sur le fonctionnement.
 
Première collectivité en lien avec la précarité, les plus pauvres, les plus fragiles, le Département est la collectivité la plus visée par les politiques néo-libérales et d’austérité du pouvoir à l’heure où les plus riches et les actionnaires du CAC 40 ne cessent de s’enrichir avec la politique du gouvernement Macron, au service du capital.
 
Nos élus départementaux contesteront le cadre budgétaire que l’État leur impose s’il ne permet pas de couvrir les efforts de solidarité nécessaire pour satisfaire les besoins sociaux, ce qui est le cas actuellement, et ne se priveront pas de faire le lien entre des politiques économiques nationales au service de la finance et des profits et les souffrances sociales vécues « en bas », dans nos communes et sur notre territoire, faute d’investissement public suffisant dans les services publics, les EHPAD et les services d’aide à domicile pour les personnes âgées, les structures pour handicapés, l’accueil des mineurs isolés.
 
Le poids des dépenses militaires, et d'un choix de l'armement nucléaire auquel nous nous opposons (6 milliards d'euros par an), interroge sur les priorités quand on voit le niveau de sous-financement des dépenses de solidarité et sociales, et tout particulièrement du secteur de la perte d'autonomie.
 
 
1/ Face à la crise économique et sociale liée à la pandémie, répondre à l’urgence sociale !
 
- Mise en place d’un comité départemental de suivi des effets économiques et sociaux de la crise. Travail avec les organisations syndicales et associatives et les représentants du monde économique, les représentants des chômeurs, des allocataires du RSA et des jeunes, dans ce cadre, visant à faire des propositions à l’assemblée départementale sur la base d’un observatoire de la vie économique et sociale locale.
 
- Renforcer les moyens du CDAS (comité départemental d’action sociale) et lutter contre une tendance à la technocratisation des métiers du social au détriment de l’humain.
 
- Porter une attention toute particulière à la prévention des violences faites aux femmes et des violences intra-familiales. Mettre des moyens pour accompagner les victimes, matériellement et dans le conseil, l’assistance, pour faire valoir leurs droits et se mettre à l’abri du danger et de la précarité. Défendre avec énergie des politiques au service de la lutte contre les discriminations, pour l’égalité femmes-hommes, la lutte contre l’homophobie.
 
- Bataille pour permettre aux jeunes de moins de 25 ans de pouvoir bénéficier du RSA.
 
- Permettre à tous ceux qui n’ont pas demandé le RSA alors qu’ils y ont droit (environ 40%) d’y accéder en simplifiant les démarches. Mieux faire connaître l’ensemble des aides existantes et simplifier les démarches.
 
- Objectif zéro sans abri en partenariat avec les communes et l’État
 
- Développer le logement social et assurer des programmes de rénovation réguliers tout en lui conservant sa pleine accessibilité aux personnes et familles les plus modestes. Ne pas augmenter les loyers lors de travaux de réhabilitation.
 
- Soutenir les activités impactées très fortement par la pandémie, notamment les restaurateurs, commerçants, le monde de la culture, etc.
 
- Maintenir des repas de cantine à des prix les plus accessibles possibles pour les familles des collégiens aux revenus les plus modestes, travailler sur l’aide aux transports scolaires pour ces familles, particulièrement en milieu rural.
 
- Préserver les petits collèges, éléments indispensables à la vitalité de nos communes et outils aussi intéressants pour développer des cadres scolaires propices à la réussite de tous et à un climat familial et fraternel. Donner des moyens suffisants aux collèges qui trop souvent ont des budgets très limites permettant de moins en moins de financer les dépenses pédagogiques, les sorties culturelles, les voyages, les partenariats culturels. L’éducation, l’égalité d’accès à l’ouverture à la culture, aux livres, aux sports et au monde de nos jeunes, doivent être des priorités. Le soutien aux écoles publiques doit être une priorité. Dans le cadre des collèges, il faut développer les actions de prévention, de citoyenneté, et par exemple la lutte contre la précarité menstruelle avec l’accès aux serviettes hygiénique pour les filles.
 
- La culture est un élément essentiel de nos vies, de l’émancipation des femmes et des hommes, d’un lien social plus harmonieux et riche. C’est aussi une des forces reconnues de la Bretagne et du Finistère que nous voulons continuer à soutenir, dans un contexte de pandémie, de fermetures, d’annulations et de confinement, très compliqué pour ses acteurs, mais qui rend d’autant plus indispensable leur existence et leur travail d’éducation populaire et pour créer du sens. Dans le Finistère comme sur le plan national et local, et on sait que cela passe par des financements, nous voulons consolider la place motrice, dans l’embellissement de nos vies, l’intelligence collective, et la création d’une société meilleure, de la culture, de l’art et de la création. Soutenir les acteurs de la culture et de l’art, la démocratisation de l’enseignement de la musique et des pratiques artistiques, de l’accès aux livres et à la lecture. Chercher à compenser
les différences de potentiel entre l’urbain et le rural en soutenant tout particulièrement les initiatives culturelles dans les territoires ruraux.
 
Le département du Finistère doit aussi continuer à préserver et encourager l’enseignement du breton, la visibilité du breton dans l’espace public .
 
 
2/ Agir pour l’emploi :
 
- en lien avec la région, encourager la relocalisation d’activités industrielles dans notre département. Contribuer au développement des industries et activités économiques existantes avec des critères de transparence, de contrôle et de fléchage dans les aides économiques aux entreprises prenant en compte des critères sociaux et écologiques.
 
- mise en place d’une conférence départementale pour l’emploi et la formation avec l’ensemble des forces vives du territoire afin de recenser les besoins de services publics et les besoins en activités marchandes, évaluer les besoins en emploi et en formation qui en résulte, puis agir vers la satisfaction de ces besoins
 
- clause de proximité dans les contrats publics afin de favoriser la production en Finistère
 
- lorsqu’une fermeture d’entreprise est envisagée (ou une restructuration destructrice d’emploi), agir pour que les salariés ait un droit de véto suspensif, permettant aux salariés d’avoir le temps d’élaborer un projet alternatif. Accompagnement du conseil départemental si les salariés font le choix de reprendre leur entreprise en SCOP
 
- soutenir le dispositif « territoire zéro chômeur longue durée »
 
- développer des emplois d’insertion pour les bénéficiaires du RSA, sur le principe du volontariat et de l’accompagnement dans l’acquisition d’expériences, de compétence, et de qualification.
 
- soutenir l’économie sociale et solidaire, les associations qui y travaillent
 
- le département doit être un employeur « exemplaire » qui agit contre la précarité de ses agents, préserve ses moyens d’intervention publique, cherche à préserver et améliorer les acquis et rémunérations des fonctionnaires, favorise l’échange ouvert et permanent avec les organisations syndicales et reconnaît le professionnalisme de ses agents.
 
 
3/ Garantir l’accès aux services publics sur tout le territoire :
 
- Agir contre les fermetures de services publics (bureaux de postes, trésorerie, guichets SNCF, petites lignes ferroviaires)
 
Agir avec la région et les intercommunalités pour impulser une dynamique politique en matière de mobilités et de déplacements, en offrant aux usagers un bouquet de solutions adaptées aux différents territoires, tant ruraux que urbains,
 
- par le développement et la remise en service des petites lignes ferroviaires,
 
- par le développement des services de transport collectifs réguliers de voyageurs (urbains, périurbains, scolaires…), permettant un rééquilibrage en faveur des territoires ruraux, et dans une orientation plus écologique favorisant le recours à des moyens de transport décarbonés,
 
- par le développement de services relatifs aux mobilités actives (vélo, marche à pied)
 
- par le développement de services relatifs aux usages partagés de la voiture : covoiturage et autopartage…
 
- par le développement de services de mobilités solidaires, afin d’améliorer l’accès à la mobilité des personnes se trouvant en situation de vulnérabilité économique ou sociale et des personnes en situation de handicap ou dont la mobilité est réduite (service de transports à la demande, etc...)
 
Accompagner les communes dans leurs investissements sur la base de critères et de priorisations décidés démocratiquement, et d’une volonté de prendre en compte les fragilités sociales et économiques des territoires.
 
S’attaquer résolument aux déserts médicaux en zone rurale et dans les quartiers populaires avec la création de centre de santé.
 
Donner des nouveaux moyens humains et matériels aux pompiers
 
Collèges : Batailler avec les personnels d’éducation et les parents d’élèves pour un maximum de 25 élèves par classe. Poursuivre le plan de réhabilitation des collèges.
 
Permettre l’accès au haut débit sur tout le département. Aucune « zone blanche » pour la téléphonie mobile.
 
Accompagner les petits commerces en zone rurale. Développer avec l’aide du département le système de commerce coopératif.
 
 
4/ Mieux accompagner les personnes et les familles
 
Augmenter le nombre d’emplois qualifiés dans l’aide à la personne et le secteur de la perte d’autonomie et le statut de ces personnels, bien souvent féminins et précarisés. Cela nécessite la revalorisation de ces métiers en augmentant les salaires, en reconnaissant les qualifications et en améliorant les conditions de travail. Cela suppose de continuer à soutenir des structures souvent déficitaires en raison des règles de financement décidées par l’État et des déficits de solidarité comme l’ADMR, tout en travaillant des projets de construction de nouveaux services publics pour structurer le secteur de l’accompagnement des personnes âgées et de la perte d’autonomie. C’est un enjeu essentiel pour le département du Finistère à la population vieillissante.
 
 
- EHPAD : Faire un état des lieux précis. Permettre à chaque personne qui le souhaite de pouvoir aller en établissement à un tarif accessible. Présence de Médecin gériatre, Kinésithérapeute, ergothérapeute et infirmière, dans tous les EHPAD. Augmenter le nombre de soignants et personnels en EHPAD et prévoir un plan de formation et recrutement de personnel pour répondre aux besoins. Il est inacceptable que dans beaucoup d’EHPAD, la qualité de l’alimentation laisse à désirer, et que les résidents n’aient droit qu’à 1 douche tous les 2 semaines. Il faut accompagner la création de nouvelles places et une nette amélioration des conditions d’accueil pour les résidents des maisons de retraite tout en veillant aussi au développement des solutions d’hébergement intermédiaires accessibles aux revenus les plus modestes. Selon les souhaits des personnes, accompagner le maintien à domicile dans un secteur avec des personnels qualifiés, sortis de la précarité, et avec des conditions de travail permettant une réelle qualité et humanité de la prise en charge. Favoriser des « solutions intermédiaires » entre domicile et EPHAD : logements adaptés et équipés, maisons de retraites non médicalisées
 
 
- Handicap : augmenter le nombre de place d’accueil dans les IME, réduire les délais d’attente, être attentif à l’amélioration de la qualité des internats, augmenter les moyens de la MDPH. Simplifier les démarches administratives pour les personnes en situation de handicap et mieux les accompagner pour leur faire connaître les dispositifs auxquels ils ont le droit et leur permettre d’en bénéficier.
 
Rendre accessible aux PMR l’ensemble des bâtiments gérés par le conseil départemental et accompagner les communes pour leurs travaux de mise en accessibilité.
 
Favoriser l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap : accompagnement des personnes et des employeurs pour favoriser le maintien dans l’emploi, campagne de communication auprès des employeurs pour favoriser les embauches. Aller plus loin que ce que prévoit la loi (6 %) en pourcentage de personnes en situation de handicap dans les effectifs du conseil départemental.
 
- Favoriser le handi-sport. Œuvrer pour l’accessibilité des événements culturels.
 
- PMI : accroître les moyens
 
- Petite enfance : Favoriser le développement de crèches publiques. + des propositions à mettre sur les assistantes maternelles
 
- Aide aux mineurs non accompagnés (MNA):
 
- Élargir la capacité d'accueil des mineurs isolés en structure ou en cellule familiale et éviter les mise à l'abri hôtelière sans suivi.
 
- Améliorer les conditions d'accueil des Mineurs non accompagnés en privilégiant des professionnel référent (éducateur et psychologue). Limiter le turn over des professionnels et privilégier les suivis individuels.
 
- Créer dans le département plusieurs petites structures (« maison d’enfant ») pouvant accueillir de 10 à 15 enfants . Avoir l’encadrement humain nécessaire auprès des jeunes accueillis dans ces structures.
 
- Réappropriation par le département du suivi des jeunes au plus tôt dans le processus
 
- Interdiction et suppression des AEM ( outils d'aide à l'évaluation de la minorité), notamment les tests osseux
 
Faire la promotion du processus famille accueillante qui existe déjà et dont on entend trop peu parler
 
Mettre en place une coordination d'accueil des MNA dans les différentes communes du département
 
Avoir un conseiller.e départemental travaillant spécifiquement sur cette question des MNA
 
 
5/ Un département engagé sur la transition écologique
 
Évaluer l’impact écologique de chaque politique départementale. Protéger nos espaces naturels, nos cours d’eau, nos littoraux, la biodiversité.
 
Renforcer l’alimentation bio et locale dans la restauration scolaire, dans les collèges. Exemple de l’exploitation maraîchère en lycée agricole.
 
Préserver les terres agricoles. Limiter voire renoncer à des aménagements routiers non indispensables et à de nouvelles grandes zones commerciales.
 
Favoriser l’agriculture paysanne et écologique. Accompagner les agriculteurs vers le bio ou vers la réduction de l’utilisation de pesticides.
 
Plan ambitieux de lutte contre la précarité énergétique en réhabilitant des logements publics et sociaux + travaux de rénovation énergétique des bâtiments publics.
 
Favoriser l’utilisation du train, du vélo et le covoiturage.
 
Énergie : Agir pour la maîtrise publique de la production et de la distribution de l’électricité (contre le projet Hercule). Besoin de réflexion sur la méthanisation : pour nous, les terres agricoles doivent avant tout servir à produire de l’alimentation, pas de l’énergie. Soutenir le développement des énergies renouvelables en étant attentif aux critères de maîtrise publique et de profit.
 
 
Nous devons engager une action résolue sur la question de l'adaptation aux effets du changement climatique, et sur les risques de submersion et d'inondation, l'érosion des littoraux.
 
 
Nous voulons continuer à valoriser l'extraordinaire diversité et qualité de nos paysages maritimes et terrestres en préservant et faisant découvrir notre biodiversité.
 
 
Nous voulons travailler avec les collectivités une politique de réduction des déchets et de traitement le plus écologique possible.
 
 
6/ Agir pour le renouveau démocratique
 
Réunir régulièrement les élus municipaux et les citoyens dans chaque canton pour être au plus près des besoins des communes, faire des bilans de mandat, mettre les priorités et l’action départementale en débat.
 
Consulter régulièrement les organisations syndicales et associatives et prendre en compte leurs propositions.
 
Création d’un conseil des habitants dans chaque canton qui pourrait proposer des projets lors des séances du conseil départemental.
 
Mise en place d’un observatoire des engagements.
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13 février 2021 6 13 /02 /février /2021 08:11

Brest, 11 février - après avoir soutenu les cheminot-e-s avons retrouvé les AESH sur notre route que nous avons assuré du soutien des communistes face au mépris de Blanquer et Macron.

"Même sous la neige, les communistes et jeunes communistes soutiennent les mobilisations.  À Brest ce matin, deux rendez-vous, soutient au cheminots face à la suppression de postes voulu par la direction.
Puis en rentrant, les AESH empêchés d’aller à Quimper par la météo c’étaient réunis devant les locaux de la DSDEN afin de porter leur revendications. Notamment sur le statut et les salaires."

Enzo de Gregorio, secrétaire départemental du MJCF et Jean-Paul Cam, secrétaire de section du PCF à Brest 

Sous la neige, une quarantaine de manifestants étaient réunis ce jeudi à matin, à la gare de Brest. (Le Télégramme/Rémy Quéméner)

Sous la neige, une quarantaine de manifestants étaient réunis ce jeudi à matin, à la gare de Brest. (Le Télégramme/Rémy Quéméner)

Suppressions de postes envisagées à la SNCF : « La présentation du projet décalée » après une réunion à Brest

Publié le 11 février 2021 - Le Télégramme

Ce jeudi, une quarantaine de manifestants étaient présents à la gare de Brest, contre la suppression et le transfert de postes fixes d’agents de la SNCF vers des équipes mobiles. L’entreprise a décidé de décaler la présentation du projet, après une réunion avec les syndicats.

Bravant le froid et la neige, une quarantaine de manifestants avaient répondu à l’appel de l’intersyndicale, ce jeudi matin à la gare de Brest, pour se mobiliser contre la suppression et le transfert de postes fixes d’agents de la SNCF vers des équipes mobiles. Durant toute la matinée, les représentants syndicaux (CGT, Sud et CFDT) ont échangé avec la direction sur les transformations envisagées concernant plusieurs gares du Finistère. La réunion a duré plus d’une heure et demie. « Nous avons demandé un moratoire sur ce dossier », explique Jean-Christophe Hamon, secrétaire général du syndicat CGT des cheminots de Brest et Landerneau.

Bravant le froid et la neige, une quarantaine de manifestants avaient répondu à l’appel de l’intersyndicale, ce jeudi matin à la gare de Brest, pour se mobiliser contre la suppression et le transfert de postes fixes d’agents de la SNCF vers des équipes mobiles. Durant toute la matinée, les représentants syndicaux (CGT, Sud et CFDT) ont échangé avec la direction sur les transformations envisagées concernant plusieurs gares du Finistère. La réunion a duré plus d’une heure et demie. « Nous avons demandé un moratoire sur ce dossier », explique Jean-Christophe Hamon, secrétaire général du syndicat CGT des cheminots de Brest et Landerneau.

En début de semaine, la CGT détaillait le plan envisagé par la SNCF : « Brest devrait perdre un poste d’accueil et un à la vente, en plus de deux agents de réserve. Deux postes d’agents territoriaux, donc mobiles, verront cependant le jour ». Cette nouvelle mise en place dans le Finistère concerne aussi, toujours selon le syndicat, Landerneau, avec la perte de deux postes fixes et deux de réserve, pour la création de deux postes d’agents territoriaux. À Morlaix, « où les guichets sont déjà très réduits », le poste d’assistant dirigeants de proximité (DPx) doit être supprimé, pour laisser la place à deux agents territoriaux. Quimper subira, toujours d’après la CGT, une suppression de cinq postes, tandis que quatre postes territoriaux apparaîtront.

« Dans la période, déjà très compliquée, les risques psychosociaux de tels changements sont difficiles à envisager pour les salariés. L’entreprise a refusé le moratoire mais a accepté de décaler la présentation du projet, qui devait être faite en février. Il va y avoir de nouveaux temps d’échanges. Nous allons demander qu’il n’y ait pas de suppression de postes. Notamment pour le poste d’agent d’accueil en gare de Brest. C’est un rôle fondamental pour l’accueil sur les quais des passagers et particulièrement pour les personnes handicapées ».

Ci dessous le communiqué de la cellule de Landerneau du PCF concernant l'action des cheminots puis celui de la section du pays de Brest.

"La ligne ferroviaire de Landerneau-Brest est l'une des plus empruntées de Bretagne : des centaines de voyageurs chaque jour, des landernéens et leurs trajets domicile travail, les plus jeunes pour les loisirs et l'école ou encore pour les plus âgés. Un nœud ferroviaire essentiel et une clef pour tendre vers la réduction de l'utilisation de la voiture pour les landernéens, pour le climat mais aussi pour leur porte-monnaie. 

 
L'accueil des voyageurs en gare, se repérer dans les prix des billets, aider les personnes à mobilité réduite à prendre le train en toute sécurité ne peut se faire sans personnel à quai, fixe et dans notre gare de landerneau. 
Aujourd'hui, la direction de la SNCF veut imposer des "équipes mobiles" à la place des "équipes fixes" ce qui se solderait par la disparition des guichets en gare et la suppression de 4 postes à Landerneau. 

Les trains et les agents qui les rendent accessibles sont essentiels et une gare landernéenne déshumanisée est inacceptable. Le PCF Landerneau apporte son soutien à l'action des cheminots de jeudi 11 février à Brest, également touché. Pour soutenir la gare de landerneau, RDV jeudi 11 février 10h en gare de Brest"

 

Communiqué section du pays de Brest

La section du Pays de Brest du PCF apporte son soutien aux actions des cheminots du secteur Brest Landerneau  qui se dérouleront  ce jeudi 11 février alors qu'une réunion de dialogue social aura lieu ce jour. La section du PCF sera présente devant la gare de Brest à 10 h.
La direction de la SNCF impose le remplacement des équipes fixes par les équipes mobiles, et remplace des postes de guichets dans les grandes gares et les réserves correspondantes par des « agents territoriaux (ex équipes mobiles)». Elle ne couvre pas plus les besoins de vente ou d’escale dans les petites gares.
La section du PCF demande le respect de la convention TER avec le conseil régional qui rend complémentaires les équipes fixes et équipes mobiles.
Ainsi des suppressions d’emplois, au nombre de trois, sont  annoncées à Brest et Quimper et la suppression de l’agent d’accueil et de prise en charge des personnes à mobilité réduite en gare de Brest.
Ces suppressions sont inacceptables ainsi sur la  la ligne Quimper-Brest ,toutes les études prouvent que c’est l’incompatibilité de l’offre et l’absence de contrôleurs qui obèrent le développement de la demande.
La manifestation prévue à Quimper a finalement été déroutée vers Brest, devant les locaux de l’inspection académique, rue Yves-Collet. (Marie Dagnaud, Le Télégramme, 11 février)

La manifestation prévue à Quimper a finalement été déroutée vers Brest, devant les locaux de l’inspection académique, rue Yves-Collet. (Marie Dagnaud, Le Télégramme, 11 février)

Le Télégramme, 11 février - Marie Dagnaud

En ce jour anniversaire de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) avaient décidé de manifester à Quimper, ce jeudi, à l’appel de la CGT Éducation et de la FSU.

Alors qu’un groupe d’une trentaine d’AESH avait pris place dans un car à destination de Quimper, le chauffeur a dû faire demi-tour sur la route, en raison des fortes chutes de neige de ce jeudi matin. Qu’à cela ne tienne le petit groupe a décidé de manifester quand même, mais à Brest, devant les locaux de l’inspection académique, rue Yves-Collet.

Sous le seuil de pauvreté

Les AESH dénoncent leur salaire de misère, sous le seuil de pauvreté, faute d’avoir la possibilité d’un plein-temps. « Auparavant, un AESH s’occupait un à deux enfants, maintenant on leur demande de prendre en charge parfois quatre ou cinq enfants et une mutualisation via les PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés). Cela oblige à prendre en charge un enfant qu’ils n’ont jamais vu avant, sans préparation, sans connaître les besoins spécifiques de cet enfant », souligne Marie Dagnaud, secrétaire générale de la CGT Éducation du Finistère.

Un vrai statut de fonctionnaire revendiqué

Cela amène les AESH à faire du zapping entre les établissements, les classes, les élèves. « Ce système est inadapté aux besoins individuels des élèves, pour qui un temps d’accompagnement de 4 à 6 heures par semaine devient la règle sous prétexte d’autonomisation ».

Les accompagnants revendiquent un vrai statut de fonctionnaire de catégorie B avec un salaire égal à 1,4 fois le Smic en début de carrière ; un temps plein à 24 heures côte à côte avec l’élève, et donc la fin des temps partiels imposés ; et le droit à la formation continue et à une formation initiale avant la prise de poste.

Mobilisation des AESH, Photo Enzo de Gregorio - 11 février 2021

Mobilisation des AESH, Photo Enzo de Gregorio - 11 février 2021

Mobilisation des AESH, Photo Enzo de Gregorio - 11 février 2021

Mobilisation des AESH, Photo Enzo de Gregorio - 11 février 2021

Mobilisation des AESH, Photo Enzo de Gregorio - 11 février 2021

Mobilisation des AESH, Photo Enzo de Gregorio - 11 février 2021

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13 février 2021 6 13 /02 /février /2021 07:25
Pétition lancée par l'intersyndicale des retraités: ne touchez pas au pouvoir d'achat des retraités!

Ce matin, la pétition lancée il y a peu atteint les 55 000 signataires. Et vous, allez-vous la signer! En lien dans l'article du Chiffon Rouge... 

  Ne touchez pas au pouvoir d’achat des retraités !

La France a besoin d’un plan de relance du pouvoir d’achat des salariés et des retraités. Les retraité.e.s en ont besoin pour eux et leur famille, notre économie en a besoin, car ils ne sont pas seulement des consommateurs utiles à l’économie, ils participent à hauteur de 8 % à la production de richesses en France. Souvent, ils aident financièrement leurs enfants et petits enfants touchés par le chômage. Leur contribution à la vie sociale est décisive dans cette période de crise sanitaire et économique. Le Ségur de la santé et le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale, n’ont  pas répondu aux attentes des soignants, des retraités et des salariés ni aux besoins de la population.

 Ci-dessous le lien pour signer la pétition Ne touchez pas au pouvoir d’achat des retraités ! 

https://www.change.org/p/pr%C3%A9sident-de-la-r%C3%A9publique-ne-touchez-pas-au-pouvoir-d-achat-des-retrait%C3%A9s?utm_content=cl_sharecopy_25636467_fr-FR%3A2&recruiter=344440248&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink&utm_campaign=share_petition
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12 février 2021 5 12 /02 /février /2021 09:21

 

Constat est fait que les personnes âgées dans les EHPAD ou à domicile sont sacrifiées aux seuls motifs économiques et financiers, leur parole est confisquée comme celle des personnels qui les prennent en charge. Élaborer des mesures politiques exige une analyse objective et rigoureuse de la situation.

*Christiane Caro est infirmière.

 

LE CONSTAT

En 2018, le Comité consultatif national d’éthique a rendu un avis sévère sur la situation des EHPAD. Il est dit, entre autres qu’« une forme de dénégation collective du vieillissement de notre société et de notre propre vieillissement [se traduit par] une forme latente de maltraitance vis-à-vis des personnes âgées, sur le plan politique […] sur le plan social et parfois familial […] Dans les conditions actuelles d’organisation de notre système social et de notre système de santé, le respect des personnes les plus vulnérables n’apparaît pourtant plus comme prioritaire »1.

L’invisibilité des femmes au cœur des discriminations. Dans les EHPAD, 91 % des résidents sont des femmes. Elles sont majoritaires également au sein du personnel, à 87 %, et sont scandaleusement exploitées. Une grande précarité, des qualifications insuffisantes, des salaires bas et des effectifs réduits ne permettent pas de répondre aux besoins de nos aînés. Quant aux aidantes dans les familles (64 % sont des femmes2), elles suppléent aux insuffisances de services publics à domicile.

Le patriarcat maintient sa domination dans un rôle sociétal et social. L’éducation qu’elles ont reçue les destine à être maintenues dans ce rôle « pour être sœur, épouse, mère, aidante, soignante, de la naissance à sa mort »3 au détriment de leur santé et de leur vie personnelle. Pour cette raison, l’invisibilité des femmes dans la cité demeure, notamment dans le secteur médico-social. Les gouvernements, socialiste ou de droite, prêtant une oreille attentive au patronat, se gardent bien de remettre en cause cet ordre établi.

L’âgisme, discrimination anti-vieux, empoisonne et divise la société. La discrimination par l’âge a pu rentrer dans les consciences du fait de deux processus. En premier lieu, les critères de performance : rapidité, rentabilité, aptitudes exigées au sein de l’entreprise excluent les salariés les plus âgés. Ensuite, du fait de la notion d’utilité, les retraités ont intégré cette idée et s’emploient à démontrer leur « jeunesse », leur utilité dans la société : gardant petits-enfants, assurant bénévolat, ils comblent les carences de l’État en matière de services publics. Pourtant ce droit à la retraite, pour lequel ils ont cotisé, a été conçu pour être libre sans devoir le justifier. Alors, faut-il lier la raison d’être de chacun à son « utilité » dans la société, excluant de fait les plus vulnérables, ou permettre l’émancipation de chacun qui bénéficie à tout le collectif et considérer que « la solidarité constitue une pratique civilisante »4 ?

LA QUESTION DÉMOGRAPHIQUE : TROP DE PERSONNES ÂGÉES

« Trop de retraités ne permettraient plus de payer les retraites » est l’argument idéologique du Medef5. pour justifier son refus de participer au financement des retraites et obtenir le renoncement à la solidarité inter-générationnelle. Il s’emploie à opposer les vieux aux jeunes. Ainsi, un membre du bureau du Medef a écrit : « Sans le dire, on a préféré le renoncement. Une France de vieux en forme, qui gèrent leur retraite aux frais de leurs enfants et petits-enfants […] c’est juste sa façon de s’accrocher – sans le dire – à ses privilèges. » Les patrons escamotent la capacité de leurs entreprises à produire davantage que par le passé ; ils nient cette formidable richesse que constitue l’ensemble des retraites pour l’économie en faisant vivre des villes directement ou par des emplois induits dans l’ensemble des services à domicile, les EHPAD, le tourisme, la culture, le sport…

Une population « trop vieille » ? Elle est la résultante du progrès (éducation sanitaire, médecine, alimentation) qui permet un allongement de la vie en bonne santé et bénéficie à toute la société, ainsi que de la baisse de la natalité. Une politique de la natalité, responsabilité de l’État, rajeunirait la population. Elle permettrait aux femmes d’acquérir de meilleures conditions de vie, d’exercer leur profession à temps plein, d’être en capacité de participer à la vie de la cité. On dit que les vieux sont « dépendants » et malades. Jacques Attali, lui, considère que « À 60-65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte alors cher à la société »6. Or une étude montre que « La majorité des retraités vieillissent dans de bonnes conditions d’autonomie. L’accompagnement apparaît autour de l’âge moyen de 83 ans. Sur 15 millions de retraités âgés de 60 ans seuls 8 %, (1,2 million), bénéficient de l’APA. Quant aux plus de 85 ans (1,4 million), 20 % (280000 personnes) ont besoin d’aide ».

Enfin, l’âgisme induit des renoncements éthiques par des priorités et des choix budgétaires qui aboutissent à refuser aux personnes âgées l’accès aux services de soins médicaux et spécialisés. C’est inacceptable. Il induit aussi un refus d’entendre et d’apporter des solutions dans ce secteur. L’image dégradée de la personne âgée se reporte sur le personnel, majoritairement féminin.

ll est urgent de remplacer dans la santé et le médico-social l’image de la femme dévouée par celle de la professionnelle qui a le droit à une rémunération en fonction de son travail et de son diplôme.

REMETTRE EN QUESTION LES CHOIX QUI SE POSENT

Le discours dominant préconise aux personnes âgées de rester au domicile. Ce discours justifie de ne pas investir dans les EPHPAD ! La mise en place de services publics à la personne se pose pour les retraités qui sont rendus vulnérables par leurs maladies. Leur évolution pose la question du libre choix entre vivre à domicile, isolée avec le risque de chutes, ou vivre en résidence où les soins pourront être dispensés ?

Les conditions de vie en EPHAD

Pour les retraités, c’est être exposés aux maltraitances institutionnelles, voire individuelles ; être privés de liberté, à la charge de ses enfants du fait de retraite insuffisante avec la disparition de leur patrimoine7, s’ils en disposent. Cela nourrit leur rejet de l’EHPAD.

Quant aux familles, elles sont préoccupées par le traitement de leurs parents, par le financement, avec l’angoisse de devoir participer au reste à charge au détriment de leur propre revenu et de l’attention pour leurs enfants et petits-enfants. Épuisés après avoir accompagné leurs parents à domicile, ils et elles culpabilisent vis-à-vis d’eux lorsqu’il faut prendre l’option EHPAD.

Pour les personnels, enfin, l’insuffisance des effectifs, de qualification, la répétitivité des gestes de soins minimaux, chronométrés en particulier dans le domaine de l’hygiène, provoquent culpabilisation, accidents du travail ou maladies professionnelles. Cela les conduit à un épuisement physique et moral. Beaucoup ne se reconnaissent plus dans leur profession. La maltraitance institutionnelle se traduit par un manque de considération pour l’humain, une perte du sens de leur travail avec la prescription d’objectifs intenables.

Les unités de soins de longue durée (USLD)

« Les USLD sont des structures d’hébergement et de soins dédiées aux personnes âgées de plus de 60 ans. Elles sont adossées à un établissement hospitalier. Les moyens médicaux qui y sont mis en œuvre sont plus importants que dans les EHPAD. Elles s’adressent à des personnes très dépendantes dont l’état nécessite une surveillance médicale constante. » Ces caractéristiques impliquaient un encadrement de personnel paramédical en nombre plus important. Raison pour laquelle une note adressée par Marisol Touraine en 2015 à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) aboutit en 2016 à la diminution de 41000 lits d’USLD, lesquels furent transformés en lits d’EHPAD… Cette conception se retrouve dans le rapport Vachey8.

L’éthique doit prévaloir dans la définition des besoins et des réponses pour le maintien de l’autonomie des personnes âgées.

AMÉLIORER LES CONDITIONS DE VIE DES PERSONNES ÂGÉES

La politique actuelle

Depuis la canicule de 2003, les plans Grand Âge se succèdent et n’apportent toujours pas de réponses aux besoins. Suite aux mouvements de 2018 et de 2019, M. Macron avait promis une loi, repoussée en 2021! La pandémie du coronavirus a révélé la dégradation de notre système sanitaire, ce qui l’avait conduit à promettre « après la crise du coronavirus, rien ne sera plus comme avant ».

Où en sommes-nous? On constate la poursuite de la transformation profonde de notre société voulue par le Medef. Le président de la République poursuit sa politique libérale avec aplomb : ponctions des salariés et retraités par le recours à l’impôt (CSG), etc., et absence de contribution solidaire du patronat et de la finance causant la dette de la Sécurité sociale, qui augmente avec les multitudes d’exonérations. Mieux, les besoins non couverts sont livrés aux assurances privées. Il n’y a toujours pas de réponse au travail invisible des femmes. Le financement de création d’emplois proposé ne prend pas la mesure des besoins. À domicile, la création d’un service public à la personne n’est toujours pas à l’ordre du jour. Les femmes continuent de suppléer à l’insuffisance des services publics alors qu’il y aurait besoin de 100000 emplois. Cette obstination à refuser cette solution ne permet pas à la femme de se libérer de ce travail et la confine dans ce rôle invisible.

Que faudrait-il changer ?

L’éthique doit prévaloir dans la réflexion du vieillissement, dans la définition des besoins et des réponses pour le maintien de l’autonomie des personnes âgées. C’est un élément essentiel de dignité pour toute personne âgée : une réponse nationale solidaire et juste doit être apportée avec un changement de regard sur la vieillesse et la lutte contre le patriarcat.

Le critère de l’âge doit être interdit, ce qui implique le droit d’accéder aux services médicaux et de soins spécialisés. L’emploi statutaire (100000 par an sur trois ans sur la base d’un salarié par résident) pourrait être une solution, avec un plan de formation de personnel qualifié, revalorisation des salaires (suppression de la CSG) et des droits pour les salariés dans l’intervention sur les conditions de travail (rétablissement des CHSCT).

En outre, il semble urgent de mettre en œuvre un plan d’investissement pour la modernisation et la création d’EHPAD publics et non lucratifs, adossés à des hôpitaux de proximité, des lits d’unités de longue durée, des services publics à domicile avec une adaptation du logement public.

Comment financer le changement ? Une enquête de la DRESS de 2011 confirme que « les résidents en EHPAD cumulent en moyenne 8 pathologies et 9 sur 10 souffrent d’affections neuropsychiatriques. Le nombre de pathologies et leur gravité sont très liés au niveau de dépendance ». Les besoins de l’autonomie relèvent donc de la maladie : acquise pendant l’activité, elle ne découle pas de la vieillesse. Partant, ils doivent être pris en charge,au titre de la solidarité intergénérationnelle, par la Sécurité sociale à 100 %, ce qui supprime la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie et le reste à charge. La construction d’une société du vivre ensemble implique du courage politique, de se rassembler pour apporter une réponse nationale, solidaire, juste à nos, aînés.

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11 février 2021 4 11 /02 /février /2021 20:02
Une photo de Maître Lalouët, premier maire communiste de Bretagne et l'un des premiers de France

Une photo de Maître Lalouët, premier maire communiste de Bretagne et l'un des premiers de France

Voici, écrit par Georges Cadiou, et nous le publions dans le "Chiffon Rouge" avec l'aimable autorisation de l'auteur, un dossier qui démontre, à son avis, que Douarnenez ne fut pas la première municipalité communiste de France, ni même de Bretagne où elle est devancée par Huelgoat. Cela n'enlève rien évidemment au rôle important qu'a joué Douarnenez dans les années 20 mais, pour Georges Cadiou, il faut redonner sa place historique au Huelgoat et à Jacques-Louis Lalouët qui, bien qu'ayant quitté le PC assez tôt, garda des liens fraternels avec les communistes finistériens.
En 1925, il fut même l'avocat de Daniel Le Flanchec lors du procès concernant les événements tragiques que connut la ville ! Lalouët défendra aussi de nombreux militants syndicaux et communistes devant les tribunaux, notamment Théophile Kerdraon ! C'est une figure à réhabiliter !
 
Maître Jacques Louis Lalouët, premier maire communiste de Bretagne à Huelgoat - par Georges Cadiou

Une personnalité attachante malheureusement bien oubliée aujourd’hui : Louis Jacques Lalouët, premier maire communiste de Bretagne, l’un des premiers en France

- Par Georges Cadiou, journaliste, écrivain, historien

Le PC vient de fêter ses 100 ans. Dans une certaine indifférence, il faut bien le dire. Mais même s’il n’est plus le parti qu’il a été, il a marqué notre histoire politique, y compris en Bretagne. On lit encore, çà et là, que Douarnenez a été la première municipalité de France à élire un maire communiste, en l’occurrence Sébastien Velly, tapissier de profession. Rien n’est plus faux : il y a eu des maires communistes avant Douarnenez qui n’est même pas la première en Bretagne où elle est devancée par Huelgoat !

Au moment du 18ème Congrès du Parti Socialiste Unifié, Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) à Tours, fin décembre 1920, qui doit décider de l’orientation du socialisme français (adhésion ou pas à l’Internationale Communiste), le maire de Douarnenez est Fernand Le Goïc, membre de la SFIO. Le maire du Huelgoat est Lalouët, prénommé Jean Louis Jacques Marie. On disait volontiers Louis et il signait Jacques. Également élu SFIO en décembre 1919, il va, dès 1920, faire le choix de l’Internationale Communiste (le Komintern) créée par Lénine à Moscou en mars 1919, dans la foulée de la Révolution d’Octobre 1917.

Né le 11 février 1890 à Goulien dans le Sud-Finistère, avocat des organisations ouvrières brestoises, blessé et décoré lors de la Guerre de 14-18 qu’il a terminée comme officier, Lalouët était même l’un des dirigeants de la jeune fédération communiste finistérienne dont il était le trésorier. Il était aussi l’un des principaux rédacteurs de Germinal, l’hebdomadaire communiste dont le premier numéro parut le 5 février 1921. Lalouët a écrit plusieurs éditoriaux, signant de son nom ou du pseudonyme de Jacques Misère, sur divers sujets abordés à l’époque (la dictature du prolétariat, la question paysanne …).

Le 9 janvier 1921, dix jours après le verdict du Congrès de Tours qui donne une large majorité à l’adhésion à l’Internationale Communiste, Lalouët est candidat aux élections sénatoriales du Finistère sur la liste communiste, en qualité de maire du Huelgoat. Le Goïc qui est resté à la SFIO, est, en tant que maire de Douarnenez, sur la liste socialiste ! La Une de La Dépêche Brest du 10 janvier 1921 est à cet égard sans ambiguïté.

Rien que ce fait, que je rappelle depuis de nombreuses années dans divers articles ou livres, aurait dû mettre fin à cette légende de Douarnenez, première municipalité communiste de France, une légende née dans les années 1970 et à laquelle il est temps de mettre fin.

L’Humanité, le quotidien fondé par Jaurès, resté aux mains des majoritaires communistes, fait, tout au long des premières semaines de 1921, la liste des élus, notamment les maires, restés fidèles, dixit L’Huma, au vote majoritaire de Tours, face à ceux que le journal désigne comme « les dissidents ». On trouve dans cette liste, et cela ne surprendra personne, de nombreux maires de la région parisienne : Emile Cordon (Saint-Ouen), Jean-Marie Clamamus (Bobigny), André Morizet (Boulogne-Billancourt, c’est l’arrière-grand-père de Nathalie Kosciusko-Morizet, il ira en Russie et en ramènera un livre : « Chez Lénine et Trotski » publié en 1921), Gaston Philippe (Saint-Denis), Henri Sellier (Suresnes). Il y a aussi Albert Sérol (Roanne), Paul Bouthonnier (Périgueux), Emile Clévy (Troyes), Joseph Lasvergnas (Saint-Junien), Jules Nadi (Romans), Frédéric Subra (Mercus-Garrabet dans l’Ariège), Julien Tixier (Donzeil dans la Creuse), Paul Bazin (Petit-Quevilly), d’autres encore dont Lalouët au Huelgoat ! Sébastien Velly n’apparait pas sur ces listes. Pire : il n’est jamais cité par L’Huma tout au long de l’année 1921 ! Avouez que pour quelqu’un présenté aujourd’hui comme le premier maire communiste de France c’est plutôt étrange ! Ouvrons aussi une parenthèse : ceux qui disent que Douarnenez est la première à avoir élu un maire communiste, les autres ayant été élus comme SFIO avant de devenir communistes, donc c’est Douarnenez qui est la première, s’arrangent avec les faits ! Aucun des maires que nous avons cités n’a été mis en minorité par son conseil municipal. Au contraire, ils ont été confortés notamment lors du vote du budget, l’acte municipal fondamental. Mais si on veut absolument se placer sur cette argutie on peut citer Paul Bazin*, le maire du Petit-Quevilly, dans la banlieue de Rouen. Il a choisi l’Internationale Communiste. Il est révoqué pour avoir arboré le 1er mai 1921 le drapeau rouge au fronton de sa mairie ! Il se représente devant les électeurs et est brillamment réélu le 19 juin ! Reconfirmé comme maire communiste par le corps électoral. A Douarnenez, ce ne fut pas le cas. Il y eut aussi des partielles en mai, mais les communistes furent nettement battus. Reprenons donc le fil des évènements fort bien rappelés par Maurice Lucas dans son livre publié en 1975, « Luttes politiques et sociales à Douarnenez, 1890-1925 » :

25 février 1921 : Le Goïc est invalidé comme maire de Douarnenez pour non résidence ! Il est professeur à Nantes. Il y a eu d’autres départs du conseil municipal. Pour désigner un nouveau maire, il faut donc procéder à des élections partielles pour quatre sièges vacants. Celles-ci ont lieu les 8 et 15 mai 1921. Il y a trois listes en lice : une liste socialiste, une liste communiste et une liste de droite. Le Goïc a eu le temps de régulariser sa situation et il peut mener la liste SFIO qui GAGNE CES PARTIELLES ! Elle a trois élus (Le Goïc, Jacquin et Gonidec), la droite en a un (Quinquis, un mareyeur). Les communistes ont été nettement battus dans ces partielles, ils n’ont aucun élu !

Le 22 mai, c’est l’élection du maire par le conseil municipal de Douarnenez un conseil qui comprend 27 élus mais il y aura des absents pour diverses causes. Ce 22 mai, il y a trois tours de scrutin. La situation est très confuse. En fait aucune majorité ne se dégage.

1er tour : Sébastien Velly, candidat communiste, obtient 10 voix et Le Goïc 9. Pas de majorité absolue. On revote.

2ème tour : Le Goïc obtient 10 voix et Velly 8 ! Toujours pas de majorité !

3ème tour : les communistes poussent un nommé Joseph Floch qui obtient 13 voix contre 10 à Le Goïc, mais Floch, notoirement illettré, démissionne aussitôt !

On en reste là, dans une impasse. Le conseil municipal de Douarnenez décide alors, comme la Loi l’exige, de s’en remettre à … la préfecture !

Le 3 juillet 1921, à Quimper c’est la surprise : le conseil de préfecture décide de ne retenir que le premier tour de scrutin, même s’il n’y avait pas de majorité absolue et déclare Velly maire de Douarnenez. On ne saura jamais pour quelles obscures raisons les services préfectoraux ont privilégié un « rouge » comme on disait alors ! Mais le fait est que, au moment où Douarnenez se débattait dans cette affaire, Huelgoat avait un maire communiste en place depuis pratiquement six mois !

La suite allait encore réserver bien des surprises. Comme beaucoup d’autres vite déçus par le mirage bolcheviste, Lalouët prend ses distances avec le PC. Il était franc-maçon et cela n’était pas bien vu alors au PC ! Il avait eu aussi le tort pour certains d’avoir reçu, en tant que maire, dans sa mairie du Huelgoat, au cours d’une grande fête touristique en septembre 1921, Yves Le Trocquer, natif de Pontrieux, le Ministre des Travaux Publics dans un gouvernement qui avait brutalement réprimé les cheminots grévistes au printemps 1920 et le maréchal Foch, qui avait une propriété à Ploujean et que beaucoup considéraient comme l’un des responsables du grand massacre de 14-18, une guerre exécrée par les tenants de l’Internationale Communiste. Lalouët quitte donc le PC, courant 1922, tout en conservant des relations cordiales avec lui, notamment en assurant la défense des militants devant les tribunaux. L’époque était en effet à la répression la plus sévère envers les membres du PC dans plusieurs affaires comme l’occupation de la Ruhr, la guerre du Rif, l’antimilitarisme.

Battu par Le Rumeur, socialiste SFIO, aux élections municipales de 1925 au Huelgoat, Lalouët va ensuite se rapprocher du … mouvement breton. Rappelons que Léonard de naissance avec un père agriculteur né à Plouyé et une épouse native de Plougonven dont les parents étaient commerçants au Huelgoat, Lalouët s’exprimait très bien en breton. Le 11 septembre 1927, il est présent à Rosporden pour la création du PAB, le Parti Autonomiste Breton qui penche alors nettement à gauche avec des hommes comme Maurice Duhamel et Morvan Marchal (l’inventeur du gwenn-ha-du). Par la suite, il ne suivra pas la dérive nationaliste puis fasciste dans les années 30 des tenants du PNB, le Parti National Breton, en premier lieu Olier Mordrel. Après un court passage au parti ADSAO (Debout) de l’abbé Madec, le curé démocrate-chrétien du Relecq-Kerhuon surnommé « Madec-Social », Lalouët qui était toujours avocat à Brest où il défendait notamment les syndicalistes et les militants ouvriers, s’était à nouveau rapproché de la SFIO. En 1935, il figurait sur la liste socialiste aux élections municipales à Brest mais il ne fut pas élu. Il occupait alors de hautes fonctions dans la franc-maçonnerie au sein de L’Heureuse Rencontre. En 1940, il s’engage pour combattre le nazisme. Il est fait prisonnier aux Pays-Bas puis il sera libéré sur l’intervention de … militants bretons ** ! Mais, revenu à Brest, il ne rallia pas les tenants de la Collaboration, rejoignant, au contraire un mouvement de résistance. Il utilisa aussi son poste de traducteur à la Kommandantur où il avait été requis (il parlait très bien l’allemand), pour prévenir les résistants des dangers qu’ils encourraient. Il signait les tracts clandestins qu’il imprimait du nom de … Jacques Misère, son pseudonyme du temps de sa période communiste. Lalouët est décédé à Brest le 24 janvier 1953. C’est Maître Georges Lombard, futur élu brestois, qui prononça son oraison funèbre.

Pendant tout ce temps, Douarnenez confirmait son ancrage communiste, avec la grande grève des sardinières, la venue de Charles, Tillon et de Marcel Cachin, l’élection du fameux Daniel Le Flanchec qui sera grièvement blessé dans un attentat, autrement dit « la geste révolutionnaire » chez les « pen-sardin » ! L’Humanité annonce le décès de Sébastien Velly le 19 juillet 1924. Le quotidien du PC évoque celui qui a fait triompher « dans le grand port breton parmi la population laborieuse des pêcheurs les principes de notre Parti. Il a toujours tenu haut et ferme le drapeau du communisme international. » En février 1925, le conseil municipal de Douarnenez donne le nom de Sébastien Velly à une rue de la ville. L’Humanité du 28 février 1925 relate l’affaire en écrivant que Velly est « le premier maire communiste de Douarnenez ». De Douarnenez, ce qui est vrai mais pas de France, ni même de Bretagne !

Georges Cadiou

  • Né en 1890, le Normand Paul Bazin, révolutionnaire professionnel, quitta le Petit-Quevilly en 1923 pour devenir secrétaire départemental en Ille-et-Vilaine. Ami personnel de Marcel Cachin, il fit alors la connaissance de Charles Tillon avec lequel il milita sur toute la Bretagne. Dans son livre « On chantait rouge », Tillon le présente comme « un grand gaillard sympathique ». A noter que dans ce livre, Tillon parle beaucoup de Douarnenez où il anima la grande grève des sardinières. Il parle surtout du célèbre Le Flanchec et ne cite qu’une fois Velly (qu’il orthographie Vély), sans préciser qu’il aurait été le premier maire communiste de France ! Si cela avait été le cas ne l’aurait-il pas fait ! Mais pour avoir vécu ces évènements de près, il savait que ce n’était pas vrai !

** En 1940, plusieurs nationalistes bretons, notamment André Geffroy (« le Grand Gef »), firent le tour des camps de prisonniers en Allemagne, avec l’aval de Berlin, en vue de recruter des volontaires pour former une « armée bretonne » destinée à « libérer » la Bretagne ! Environ 600 prisonniers bretons reviendront ainsi en Bretagne où, pour la plupart, ils s’évanouiront dans la nature ou prendront des chemins différents. Ce fut le cas de Lalouët (Lire à ce sujet notre livre : L’Hermine et la Croix Gammée).

 

Lire :

Georges Cadiou : L’Hermine et la Croix gammée, le mouvement breton et la collaboration, Editions Mango, Paris, 2001 (réédité en poche par Apogée, Rennes, 2006) ; Emsav, Dictionnaire critique historique et biographique, Le mouvement breton de A à Z, Coop-Breizh, Spézet, 2013. A venir : Marcel Cachin, un Breton émancipé dans les tourments du 20ème siècle, Yoran Embanner, Fouesnant, 2021. Avec Eliane Faucon-Dumont : Huelgoat et les Monts d’Arrée, les rebelles de la montagne, Editions Alan Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2008.

Roger Faligot : Brest l’insoumise, Editions Dialogues, Brest, 2016

Jean-Yves Guengant : Brest et la franc-maçonnerie, Editions Armeline, Crozon, 2008 ; Nous ferons la grève générale, Jules Le Gall, les anarchistes et l’anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne, Editions Jean-Marie-Goater, Rennes, 2019. A venir : une histoire de la franc-maçonnerie maritime chez le même éditeur.

Kristian Hamon : Les nationalistes bretons sous l’Occupation, An Here, Le Relecq-Kerhuon, 2001 (livre réédité par Yoran Embanner).

André Kervella : Brest rebelle, Skol Vreizh, Morlaix, 1998.

Jean-Michel Le Boulanger : Flanchec, 1881-1944, ou l’étrange parcours d’un insoumis, Mémoire de la Ville, Douarnenez, 1997.

Maurice Lucas : Luttes politiques et sociales à Douarnenez, 1890-1925, édité en 1975.

Charles Tillon : On chantait rouge, Robert Laffont, Paris, 1977.

Collections de L’Humanité, Le Cri du Peuple, Germinal, La Dépêche de Brest et L’Ouest-Eclair

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10 février 2021 3 10 /02 /février /2021 17:16
Margot Caudan, 101 ans, adhérente du PCF, a reçu la Légion d’honneur - par Philippe Jumeau, secrétaire départemental du PCF Morbihan-  Communistes
Margot Caudan, 101 ans, adhérente du PCF, a reçu la Légion d’honneur

Dans le Morbihan, il se trouve que deux adhérents du PCF ont eu 100 ans en 2020, comme notre parti : Eugène Crépeau, ancien maire d’Hennebont, et Marguerite (dite Margot) Caudan, qui dès l’âge de 15 ans fut une combattante antifasciste. Celle qui fut une résistante de la première heure a reçu le samedi 30 janvier la médaille de la Légion d’honneur à Plouhinec (56) des mains du sous-préfet de Lorient.

Au cours de cette cérémonie, elle a pris soin de dire : « Je ne suis pas pour les décorations individuelles. J’ai longtemps hésité à accepter de recevoir la Légion d’honneur. Je la reçois aujourd’hui pour tous mes amis résistants qui n’ont pas eu la chance d’assister à la Libération, à la capitulation de l’Allemagne nazie. Quand on agit selon sa conscience, ce n’est pas pour des décorations. »

Née dans le 20e arrondissement de Paris en 1920, elle côtoya alors des familles de réfugiés qui la rendirent sensible à l’injustice qui frappait ses amis de l’époque. Elle adhère en 1935 aux JC puis à l’Union des jeunes filles de France (UJFF). En 1936, elle consacre l’essentiel de ses activités pour l’aide à l’Espagne républicaine. Le décret prononçant la dissolution du PCF fera qu’elle sera arrêtée en avril 1940, alors qu’elle n’était mariée que depuis 8 jours. L’immense pagaille qui règne à Bordeaux, où elle avait été transférée, lui permet d’être libérée sans trop savoir pourquoi !

En cette période plus que troublée, il fallait à Margot et ses camarades une bonne dose d’optimisme et d’inconscience pour tenter d’agir contre l’occupant nazi et son auxiliaire « l’Etat Français » de Pétain, au vu de la disproportion des forces en présence. Si des actes de sabotage isolés eurent lieu, Margot et son mari choisirent une arme qui a fait ses preuves en nombre de périodes historiques : l’écrit. Sollicités par Henriette Schmidt (de la direction clandestine du PCF), il leur fut confiée une petite imprimerie, une ronéo afin de sortir des tracts. Le premier tirage fut l’appel à la manifestation place de l’Etoile le 11 novembre 1940 ; puis viendront des tirages de l’Humanité, de l’Avant-Garde.

Fernand Grenier trouva refuge chez Marguerite, mais suite à l’arrestation de plusieurs dirigeants, la plongée dans la clandestinité totale fût impérative. Margot assure alors des liaisons entre les mouvements politiques de résistance, transporte documents, faux papiers, matériel pour explosifs, messages oraux… Arrêtée une seconde fois en 1944, elle fût libérée en août de la même année et rejoignit alors les FFI pour la libération de Paris.

Cette « entrée en résistance » de Margot comme de très nombreuses et méconnues femmes contribua à la défaite de l’Allemagne hitlérienne. Pour autant, à aucun moment de sa vie Margot ne se considéra et encore aujourd’hui comme une « ancienne combattante ». Tout au long de sa vie professionnelle, de sa retraite, elle a continué le combat. S’indigner et résister toujours, résume pleinement le combat de Margot, que chaque année nous avons le bonheur de croiser au stand de la section de Port-Louis lors de la fête de l’Humanité Bretagne ! Elle a, à de très nombreuses reprises, témoigné auprès des jeunes générations de ses engagements dans la Résistance en intervenant dans les collèges et lycées du Morbihan.

Samedi elle a conclu son propos en rappelant qu’il fallait plus que jamais « dire non à l’inacceptable, et que l’on aura besoin de se réunir parce que le danger fasciste ne s’est pas du tout effacé. »

Margot est une camarade exemplaire de modestie, d’humilité, le tout allié à de profondes convictions, qui continue de participer à la vie de sa section. Sa fidélité au PCF est très forte car elle aime à dire souvent : « Je n’ai pas toujours été d’accord avec le PCF mais je n’ai pas trouvé mieux ! »

Le contexte sanitaire n’a pas permis aux camarades du Morbihan d’organiser un temps convivial pour montrer à Margot notre affection sincère et fraternelle (l’édition 2020 de la Fête de l’Humanité Bretagne ayant été annulée). Nous ne pouvons que souhaiter le faire pour ses 101 ans !

Philippe Jumeau

secrétaire départemental du PCF Morbihan

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