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12 octobre 2023 4 12 /10 /octobre /2023 17:21
« Une guerre que personne ne gagnera »
 
La Marseillaise jeudi 11 octobre 2023 - Entretien avec Reem Hazan, dirigeante du Parti communiste israélien
 
ENTRETIEN réalisé par Angélique Schaller
 
« Il est du devoir des forces saines en Israël, juifs et arabes, de faire
entendre une voix forte et claire contre toute tentative d’incitation à la violence à l’encontre des populations » : le communiqué du Parti communiste israélien. Reem Hazan en est la responsable internationale.
L’heure est à l’unité nationale en Israël et rares sont les voix à oser rompre cette trêve politique. Le journal progressiste Haaretz l’a fait, en appelant clairement hier à la démission du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Le parti communiste israélien également, dans un communiqué où il prône la paix.
 
La Marseillaise : trois jours après l’attaque du Hamas, quelle est votre analyse ?
Reem Hazan : Le peuple est traumatisé. C’est un événement majeur pour le peuple juif, mais il ne parvient pas à le connecter aux politiques qui y ont mené. Les gens ont du mal à questionner,à remettre en cause. Or, le problème avec ce genre de gouvernement d’extrême droite est que la seule réponse qu’il peut envisager à de tels événements est une autre guerre, plus d’agressivité et plus de
tueries. Israël est maintenant en train d’envoyer des bombes sur Gaza. Encore. Et on ne voit aucune condamnation internationale.
 
La Marseillaise : Netanyahu propose un gouvernement d’union nationale. Comment recevez-vous cette proposition ? Comment cela est-il apprécié dans la population ?
 
Reem Hazan : Il y a différentes voix en Israël, des voix qui peuvent s’élever contre l’occupation, qui peuvent demander la démission de Netanyahu. Mais en très petit nombre. Aujourd’hui, l’appel à une unité nationale est plus populaire après cette crise. Mais cette unité nationale ne sera pas différente du gouvernement actuel. Quand cette phase sera finie, ceux qui se disent contre le gouvernement de Netanyahu se seront rendus complices de la guerre et des crimes de guerre. Ils ne pourront donc pas être une alternative au gouvernement actuel.
 
La Marseillaise : Les tenants de la paix sont-ils encore audibles ?
 
Reem Hazan : Je ne sais pas si nous sommes encore audibles, mais on doit continuer. Nous appelons à arrêter la guerre à venir, arrêter ces horreurs et préserver la vie des gens. Il n’y a pas d’autre moyen de résoudre ce conflit que le biais politique. Il ne sera pas résolu par les armes ni par la force. Il doit être résolu par des moyens politiques et diplomatiques, en garantissant le droit des peuples à l’autodétermination, à tous les peuples. Les seuls à ne pas en profiter sont les Palestiniens. Tenir ces propos n’est pas facile. Parce que nous disons qu’on ne peut pas continuer avec ce massacre, qu’il y a des victimes des deux côtés, qu’Israël est à blâmer pour cette situation... Certains camarades ont été ces derniers jours littéralement attaqués sur les réseaux sociaux.
 
La Marseillaise : Pensez-vous que le conflit puisse s’étendre, notamment avec le Hezbollah ?
 
Reem Hazan : Oui, le conflit pourrait s’étendre à toute la région. Une attaque du Hezbollah est le scénario le plus probable. Des bombardements ont lieu au nord à partir du sud Liban. Dans les prochaines heures, le cabinet israélien va décider s’il va envahir Gaza par la terre ou par je ne sais quel autre moyen. Cela va inévitablement envenimer les choses et impliquer plus de pays.
C’est Israël qui est à blâmer pour la situation et doit décider d’arrêter les pertes, de négocier l’échange d’otages, de prisonniers politiques. Sinon, on ira dans une guerre dont personne ne connaît l’issue mais que personne ne gagnera. Tout le monde perdra, mais particulièrement le peuple, les travailleurs, les enfants.
 
La Marseillaise : Qu’attendez-vous de la communauté internationale ? L’Onu peut-elle encore jouer un rôle ?
 
Reem Hazan : De la communauté internationale ? Qu’elle arrête de
systématiquement soutenir Israël. Des structures telles que l’Onu sont évidemment très importantes, ce qu’elles disent est toujours entendu. Ses différentes agences ont aidé le peuple palestinien et les réfugiés pendant de nombreuses années et c’est essentiel. Malheureusement, l’Onu n’a pas toujours les dents pour changer les politiques et les décisions diplomatiques. C’est au niveau politique que l’Onu doit s’investir et pas seulement dans l’aide, aussi importante soit elle.
 
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12 octobre 2023 4 12 /10 /octobre /2023 17:18
Paix & Justice au Proche-Orient (PCF)
Paix & Justice au Proche-Orient (PCF)
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12 octobre 2023 4 12 /10 /octobre /2023 05:35

 

Quatre jours après l’attaque terroriste du Hamas, la riposte du gouvernement israélien d’extrême droite frappe indifféremment cibles combattantes et civiles, donnant lieu à des centaines de morts d’innocents, enfants inclus.

Toute l’action de la diplomatie française doit être tournée vers l’obtention d’un cessez-le-feu immédiat. L’urgence est à la désescalade.

Les otages détenus par le Hamas doivent être libérés et les menaces d’exécution doivent cesser ; mais rien ne peut légitimer la privation de gaz, d’eau, d’électricité pour plus de deux millions de Gazaouis, ni leur bombardement indifférencié.

Le respect de la dignité humaine est une condition indispensable à la paix. Les membres du gouvernement israélien niant l’humanité des Palestiniens sont les plus grands adversaires de la paix et agissent contre l’intérêt des deux peuples.

Les puissances occidentales, en livrant un blanc-seing au gouvernement israélien et en légitimant d’avance toutes ses actions, ont ouvert la porte aux massacres et aux crimes de guerre.

La menace de suspension des aides au développement est un très mauvais signal. En frappant indistinctement l’ensemble des Palestiniens, elle participe à l’enlisement du conflit. Aucune paix juste et durable ne sera construite sur l’annihilation d’un peuple. On ne négocie pas la paix le ventre vide.

Pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens, le MJCF revendique :

Un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages.

Une solution à deux États, avec la reconnaissance de l’État palestinien dans ses frontières de 1967 et Jérusalem-Est comme capitale.

La libération des prisonniers politiques palestiniens.

La fin du blocus à Gaza.

MJCF

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10 octobre 2023 2 10 /10 /octobre /2023 17:32
Halte au feu au Proche-Orient ! - Fabien Roussel

Chaque jour aggrave l’horreur éprouvée par l’opinion internationale devant le massacre de centaines de civils israéliens par les forces du Hamas.

Rien ne justifiera jamais un carnage aussi contraire aux valeurs de la dignité humaine et du droit international.

Le Parti communiste français réitère solennellement sa condamnation totale de ces actes terroristes qui, en visant des hommes, des femmes, des enfants et même des bébés, ont ensanglanté la société israélienne.

Il condamne avec la même force l’offensive de l’armée israélienne faisant des centaines de victimes civiles palestiniennes qui, heure après heure, viennent endeuiller de nouvelles familles dans une escalade mortifère et en dépit de toutes les conventions internationales.

Il s’incline devant la mémoire de toutes ces victimes et réaffirme sa pleine solidarité avec les familles touchées.

Il exige la libération immédiate des otages détenus par le Hamas.


Il faut d’urgence arrêter la spirale de la haine, de la violence et des massacres, comme vient d’y appeler le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

Seule une perspective de paix dans la justice entre Israéliens et Palestiniens, ouvrant à ces derniers l’espoir d’une vie digne, peut arrêter l’effusion de sang.


À l’inverse, le gouvernement de Benyamin Netanyahou, poursuivant sa politique odieuse d’annexion rampante des territoires occupés et d’humiliation nationale permanente du peuple palestinien, organise une vaste opération militaire qui fait et va faire un très grand nombre de victimes parmi la population civile gazaouie.


Déjà, il annonce le siège total de cette enclave qui était déjà une « prison à ciel ouvert », dans le but de priver ses habitants d’eau, d’électricité, de carburant et de nourriture. Alors que les Gazaouis sont pour moitié des enfants, alors que Gaza subit le taux de chômage le plus élevé du monde, ce sont des innocents qui vont payer l’affrontement entre un pouvoir israélien discrédité auprès de ses citoyens et une organisation islamiste qui exerce sur les palestiniens une dictature impitoyable au quotidien.


Le Parti communiste français appelle à la levée de ce blocus inhumain contre Gaza.

Il s’oppose totalement aux propositions, venues de certains partis politiques français ou de la Commission européenne, de couper toute aide aux Palestiniens.
Il appelle au contraire la France et l’Union européenne à agir avec résolution pour une solution de paix juste et durable, en application des résolutions de l’ONU qui sont toutes restées lettre morte avec, en premier lieu, la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés d’un état israélien.

Il appelle nos concitoyennes et nos concitoyens à la plus grande vigilance afin que l’escalade meurtrière en cours ne serve pas de prétexte à la recrudescence d’actes antisémites et racistes sur le sol français.
Paix et justice : voilà ce qui doit rassembler les forces de gauche et écologistes, toutes les forces progressistes et républicaines de notre pays.


Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord,

Le 10 octobre 2023.

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9 octobre 2023 1 09 /10 /octobre /2023 05:18
Israël-Palestine : le scénario du pire - L'Humanité, Benjamin König, 8 octobre 2023

En quarante-huit heures, l’opération « Déluge d’Al-Aqsa », lancée par le Hamas depuis la bande de Gaza, puis la riposte de l’armée israélienne ont provoqué la mort de près d’un millier de personnes. La communauté internationale s’émeut d’une situation pourtant prévisible. Les voix pour la paix semblent inaudibles. À nouveau, le conflit israélo-palestinien déstabilise le monde.

Benjamin König

D’abord, l’horreur. Celle du sang, de la haine et de la peur. Mais depuis que le bruit des armes résonne à nouveau entre le Hamas et Israël, un autre mot revient : la stupeur. Non pas que cette attaque ne constitue une surprise, tant le cycle de violences, de colonisation et l’humiliation quotidienne d’un régime d’apartheid ne pouvaient que mener à cette situation, mais bien plutôt par l’ampleur d’une opération planifiée et organisée de façon militaire.

Jamais depuis 2007, année où le Hamas avait pris le pouvoir dans la bande de Gaza et où, en représailles, Israël a débuté le blocus du territoire, le mouvement islamiste palestinien n’avait mené une telle action. La riposte israélienne est déjà terrible pour les populations palestiniennes, à Gaza et ailleurs – mais elle peut tourner au massacre. La stupeur, c’est aussi celle de la communauté internationale, et notamment des pays arabes : ce nouveau conflit vient rappeler au monde que rien n’est réglé en Palestine. En somme, un séisme aux conséquences incertaines mais que l’on sait déjà incalculables.

Le Hamas a annoncé avoir tiré plus de 6 000 roquettes jusqu’à Tel-Aviv

Depuis le lancement de l’attaque nommée « déluge d’Al-Aqsa », samedi 7 octobre à l’aube, les combats n’ont pas cessé. « Nous avons décidé de mettre un terme à tous les crimes de l’occupation », a déclaré Mohammad Deif, le commandant des brigades al-Qassam, peu après le lancement de l’opération. De la bande de Gaza, le Hamas a annoncé avoir tiré plus de 6 000 roquettes jusqu’à Tel-Aviv, située à 70 km au nord de Gaza, et a mené pour la première fois dans l’histoire une incursion massive sur le territoire israélien selon une stratégie réfléchie et relayée quasiment en direct sur les réseaux de propagande du Hamas.

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9 octobre 2023 1 09 /10 /octobre /2023 04:50
« Israël porte l’entière responsabilité d’une telle explosion », dénonce l’ambassadrice de Palestine en France, Hala Abou Hassira (L'Humanité, entretien avec Pierre Barbancey, 8 octobre 2023)

L'interview de Hala Abou Hassira, l'ambassadrice de Palestine en France : https://www.humanite.fr/monde/bande-de-gaza/israel-porte-lentiere-responsabilite-dune-telle-explosion-denonce-lambassadrice-de-palestine-en-france-hala-abou-hassira

L’ambassadrice de Palestine en France, Hala Abou Hassira, dénonce la politique d’occupation et d’apartheid israélienne et le non-respect du droit international par Tel-Aviv. Elle estime qu’il est temps de mettre fin aux souffrances des civils palestiniens et israéliens en créant un État de Palestine.

Pour la diplomate palestinienne, Hala Abou Hassira : « C’est le moment de vérité, c’est le moment de courage, c’est le moment de la sagesse pour éviter un bain de sang. Il faut que la communauté internationale s’engage dans une dynamique politique, et il faut aussi rendre Israël responsable de ses crimes et de son occupation. »

Diplomate chevronnée, l’ambassadrice de Palestine en France, Hala Abou Hassira est abasourdie par les réactions de soutien à Tel-Aviv qui se multiplient depuis samedi 7 octobre dans les capitales étrangères, sans un mot sur l’occupation israélienne des territoires palestiniens et la souffrance qui en découle.

Comment réagissez-vous à ce qui se passe actuellement au Proche-Orient ?

Israël porte l’entière responsabilité d’une telle situation et d’une telle explosion. Il est nécessaire de mettre les choses et les événements dans leur contexte politique et historique. On ne peut ignorer la source de problème, on ne peut ignorer une occupation et un apartheid israéliens qui durent depuis des décennies. C’est ce qui rend Tel-Aviv seul responsable de l’explosion actuelle.

C’est vraiment tout un système maintenu par les gouvernements israéliens consécutifs, donc y compris l’actuel, fasciste. Celui-ci poursuit sa politique d’annexion, ses crimes de guerre, ses agressions, donne le feu vert aux colons israéliens pour attaquer les Palestiniens, brûler leurs villes et villages, et les tuer en toute impunité, poursuit l’extension des colonies.

Ce qui a anéanti la résolution à deux États. Il faut tenir compte de tous ces éléments et du fait que le gouvernement actuel a pour seul projet l’annexion de la Palestine historique, la négation de droits d’existence du peuple palestinien et la poursuite de la politique de nettoyage ethnique des Palestiniens.

Le deuxième élément à prendre en compte, c’est l’impunité totale accordée à Israël depuis sa création en 1948. L’ONU, c’est-à-dire la communauté internationale, a accordé cette impunité, qui ne rend jamais Israël responsable de ses crimes, par le déni total de l’existence des Palestiniens, de leur souffrance, du nombre de morts. Depuis le début de l’année, 572 Palestiniens ont été tués par Israël, dont 320 samedi et plus de 200 auparavant.

Comment jugez-vous l’attitude des pays occidentaux ?

Je suis scandalisée, je suis plus que surprise de voir que les démocraties occidentales ont choisi un peuple contre un autre. Ils exercent la politique du deux poids, deux mesures. Leurs déclarations ont complètement ignoré ou voulu mettre de côté la vraie source du problème, qui est l’occupation. Ils ont oublié qu’Israël maintient son oppression et son apartheid depuis bien longtemps, avant même la création du Hamas en 1987. Les crimes d’Israël durent depuis 1948. Cet échec de la communauté internationale est flagrant, catastrophique, immoral eu égard aux valeurs qu’elle défend. C’est un feu vert donné à Israël pour assassiner plus de Palestiniens. La communauté internationale, et surtout les démocraties occidentales, se rendent complice de cette occupation, complice de cet apartheid.

« La communauté internationale, et surtout les démocraties occidentales, se rendent complice de cette occupation, complice de cet apartheid. »

Hala Abou Hassira

Les Palestiniens ne sont pas des humains inférieurs aux autres, ne sont pas inférieurs aux Ukrainiens, qui ont le droit de résister à l’occupation. Toute occupation est la même, peu importe qui est l’agresseur, qui est l’occupant. Il ne faut pas faire d’Israël l’exception quand il s’agit d’appliquer et d’imposer le droit international à un État occupant. Aujourd’hui, le peuple palestinien dans son entièreté est pris en otage par Israël.

L’agression ne concerne pas seulement Gaza. Samedi, sept jeunes Palestiniens ont été tués en Cisjordanie. À Jérusalem-Est, les attaques se multiplient non seulement contre les Palestiniens, chrétiens et musulmans, mais contre les fidèles chrétiens étrangers qui viennent effectuer leur pèlerinage.

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9 octobre 2023 1 09 /10 /octobre /2023 04:45
Tribune d'Efraim Davidi, membre du comité central du Parti communiste israélien, dans l'Humanité: « Il n’y a qu’une seule solution, mettre fin à l’occupation »

Une tribune de Efraim Davidi, membre du comité central du Parti communiste israélien qui dénonce la politique du gouvernement de Benyamin Netanyahou : https://www.humanite.fr/monde/israel/efraim-davidi-il-ny-a-quune-seule-solution-mettre-fin-a-loccupation

Membre du comité central du Parti communiste israélien, Efraim Davidi dénonce la politique du gouvernement de Benyamin Netanyahou, qu’il tient pour responsable de la situation, et met en garde contre les actes de vengeance qui pourraient être menés contre les citoyens arabo-palestiniens d’Israël. Il appelle à la reconnaissance du droit des Palestiniens.

Pour Efraim Davidi, membre du parti communiste israélien : « Il n’y a qu’une seule solution : mettre fin à l’occupation et reconnaître les revendications et les droits légitimes du peuple palestinien ».

« En tant que Parti communiste israélien et membre du mouvement Hadash (Front démocratique pour la paix et l’égalité), nous estimons le gouvernement fasciste israélien responsable de l’escalade brutale et dangereuse de ces dernières heures, qui a coûté la vie à de nombreux citoyens innocents. Cela s’est produit à la fin d’une semaine choquante au cours de laquelle les colons se sont déchaînés dans les territoires occupés sous les auspices de leur gouvernement, ont profané la mosquée al-Aqsa et ont perpétré un autre pogrom à Huwara (ville palestinienne près de Naplouse déjà attaquée il y a quelques mois par les colons – NDLR). C’est une escalade très grave qui met en danger toute la région dans une guerre que le gouvernement de droite alimente depuis son premier jour.

Les événements que nous vivons depuis samedi montrent dans quelle direction dangereuse le gouvernement Netanyahou et les colons conduisent toute la région, et soulignent une fois de plus qu’il n’y a aucun moyen de gérer le conflit ou de le résoudre militairement. Il n’y a qu’une seule solution : mettre fin à l’occupation et reconnaître les revendications et les droits légitimes du peuple palestinien. La fin de l’occupation et l’établissement d’une paix juste sont un intérêt distinct et commun des deux peuples de ce pays.

Nous sommes profondément préoccupés par l’utilisation de ces événements par le gouvernement Netanyahou pour mener une attaque vengeresse contre la bande de Gaza. Nous appelons la communauté internationale et les pays de la région à intervenir immédiatement pour faire taire les tambours de la guerre et lancer des initiatives en faveur d’une solution politique. Enfin, nous mettons en garde contre les actes de vengeance qui pourraient être menés contre les citoyens arabo-palestiniens d’Israël, et en particulier les habitants des villes mixtes et des villages non reconnus du Néguev (villages bédouins que le gouvernement ne reconnaît pas comme légaux – NDLR), qui ont déjà payé un prix élevé car l’État ne s’occupe pas d’eux.

Dans cette réalité, il est du devoir des forces saines en Israël, juifs et Arabes, de faire entendre une voix forte et claire contre toute tentative d’incitation à la violence à l’encontre de populations entières et de promouvoir l’aspiration à une vie normale sans occupation, sans discrimination et sans suprématie – une vie de paix, d’égalité et de véritable démocratie pour tous. »

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5 octobre 2023 4 05 /10 /octobre /2023 05:16
L’exode forcé des Arméniens du Haut-Karabakh. Violence de l’indifférence
L’offensive éclair menée par Bakou le 19 septembre a forcé les autorités la république autoproclamée à la capitulation. Depuis, la population autochtone de cette région du Caucase ne cesse d’affluer à la frontière arménienne. C’est l’exil forcé pour les Arméniens du Haut-Karabakh.
 
COMMUNIQUE DE PRESSE DU PCF
Arménie : « Nous en sommes venus au temps où l’humanité ne peut plus vivre avec, dans sa cave, le cadavre d’un peuple assassiné » (Jaurès)
 
L’Astrakh est en train de disparaître sous nos yeux. Les autorités de la République ont annoncé la dissolution des institutions au 1er janvier 2024. Des dizaines de milliers d’Arméniens ont déjà fui leur territoire pour rejoindre, dans des conditions humanitaires effroyables, la République d’Arménie. C’est une véritable épuration ethnique qui est en cours, sans susciter aucune réaction internationale concrète.

 

Nous n’en serions pas là, si la France et d’autres pays avaient reconnu la République d’Astrakh, comme le PCF le demandait dès 2019, ni si l’Union Européenne, au lieu de négocier l’accord du gaz de la honte avec l’Azerbaïdjan, avait défendu le droit des peuples à la sécurité et à la paix.
Le peuple arménien, courageux, reste seul alors qu’il est menacé dans son existence. Le dictateur d’Azerbaïdjan Aliev a déjà annoncé qu’il ne s’arrêterait pas là. Il menace directement le territoire de la République d’Arménie, notamment la province du Syunik pour assurer une continuité territoriale avec l’enclave azerbaidjanaise du Nakhitchevan.
La France doit être à la hauteur de son histoire, en se plaçant résolument aux côtés du peuple arménien. La décision prise d’ouvrir une antenne consulaire française dans la région du Syunik est un signe positif.
La France peut et doit aller plus loin. Il est urgent d’agir concrètement pour arrêter le processus en cours, qui peut à tout moment se traduire par un génocide si l’entreprise du dictateur Aliev et de ses soutiens n’est pas arrêtée.
 
Le PCF demande donc au gouvernement français :
– De cesser immédiatement la vente d’armes à l’Azerbaïdjan
– D’agir auprès de l’UE pour dénoncer l’accord sur le gaz d’Azerbaïdjan et pour imposer des sanctions diplomatiques et économiques aux régimes d’Aliev et d’Erdogan
– De préparer dans le cadre de l’ONU l’envoi immédiat d’une force de protection et d’interposition internationale. Si cela s’avérait impossible, la France ne doit pas se priver de la possibilité d’agir en toute indépendance, si les autorités arméniennes en font la demande et en coopération avec elles, pour protéger le peuple arménien et lui permettre de se défendre alors que son existence est menacée.
 
Parti communiste français, Paris, le 29 septembre 2023
L’exode forcé des Arméniens du Haut-Karabakh. Violence de l’indifférence
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27 septembre 2023 3 27 /09 /septembre /2023 07:11
Entretien avec Fadwa Khader, dirigeante communiste palestinienne présente à la Fête de l'Humanité, L'Humanité, 18 septembre 2023

Entretien avec Fadwa Khader, dirigeante communiste palestinienne présente à la Fête de l'Humanité, L'Humanité, 18 septembre 2023

 « Il y a une issue, ce n’est pas une impasse », Fadwa Khader, une palestinienne communiste et déterminée

Originaire de Jérusalem, la militante a passé sa vie à lutter pour la fin de l’impérialisme israélien et les droits des femmes, malgré les coups reçus. Cette année, elle plaidait la cause de son peuple à la Fête de l’Humanité.

Son sourire a beau être éclatant, sa détermination l’est encore plus. Derrière les pattes-d’oie et le regard noisette de Fadwa Khader, on discerne une vie à lutter contre l’occupation et la colonisation israéliennes. « Je suis née pour ça. Je suis née pour trouver un matin notre maison familiale, qui se trouve sur la route de Bethléem, confisquée par les Israéliens quand ils ont envahi la Palestine en 1967 », explique la communiste, membre du bureau politique du Parti du peuple palestinien (PPP).

« Quand nous avons dû déménager dans la vieille ville de Jérusalem, l’armée a scellé la porte avec de la cire rouge pour nous empêcher d’y entrer ! J’avais 10 ans quand ils ont commencé à bombarder la vieille ville pour l’occuper. C’est ma mère, toujours courageuse, qui m’a influencée, et a fait que j’ai milité dès l’âge de 19 ans. » Les années n’ont rien entamé de sa volonté. Outre son militantisme, elle est aussi directrice générale de l’association Sunflower (tournesol), essentiellement tournée vers l’environnement et vers les femmes, qui y trouvent des ateliers pour confectionner des sacs, qu’elles peuvent ensuite revendre sur les marchés. Une action concrète qui permet à chacune de trouver sa place dans une société palestinienne encore patriarcale.

« Nous, les femmes, avons mené la lutte quand nos hommes étaient enfermés »

Le week-end des 15, 16 et 17 septembre, comme chaque année depuis dix ans, elle arpentait les allées de la Fête de l’Humanité, multipliant les rencontres et les discussions, alertant sans relâche sur l’apartheid vécu par les Palestiniens.

« Je crois en la jeunesse et en son engagement, se réjouit-elle. Sans elle, il n’y a pas d’avenir, et nous avons besoin de ses forces. » Quand elle avait l’âge des jeunes qui ont la chance de la croiser, Fadwa Khader a surtout réussi à imposer la question féminine, avec la création d’un comité des femmes au sein du PPP. C’était à la fin des années 1970.

« Lors de la première Intifada (1987-1993 – NDLR), mon mari était à l’hôpital, raconte-t-elle. Les soldats israéliens sont entrés dans la chambre. Il leur a demandé s’ils venaient pour lui ou pour moi. Malheureusement, c’était pour l’enfermer lui. C’était très dur, comme quand ils ont arrêté mes deux fils. Mais il fallait que nous restions fortes, car nous, les femmes, avons mené la lutte quand nos hommes étaient enfermés. On se levait tôt pour peindre des slogans contre l’occupant israélien sur les murs, faire flotter le drapeau palestinien. »

Lors de la seconde Intifada, entre 2000 et 2005, l’État israélien a rouvert plusieurs prisons, dont Damoun, où les 51 femmes palestiniennes détenues ont vu leurs droits et leur dignité bafoués.

L’année dernière, la militante est même victime de violences physiques lors des commémorations liées à la mort de Shireen Abu Akleh, journaliste palestinienne tuée en 2022 par les forces israéliennes à Jénine. Sans respect pour la douleur de la famille, les soldats ont réprimé l’hommage de milliers de manifestants à notre consœur, frappant, tirant des grenades lacrymogènes à bout portant, manquant de faire tomber le cercueil, et laissant Fadwa Khader avec un visage tuméfié et un œil au beurre noir. « J’ai été rouée de coups par l’armée et la police, mais je n’arrêterai jamais, parce qu’il y a une voie, une volonté. Donc nous résistons pour exister et nous existons pour résister, comme le dit notre slogan. Nous continuerons de le faire, avec la jeune génération. »

« Des camarades juifs du Parti communiste israélien font entendre nos voix, et sont aussi frappés, voire enfermés »

Du soutien, les Palestiniens en ont besoin, car à Gaza et en Cisjordanie, d’où elle est originaire, leur situation se détériore jour après jour. « Cela fait soixante-quinze ans que nous combattons le gouvernement fasciste et sioniste d’Israël, et ça continuera jusqu’à ce que nous ayons notre indépendance et que nous puissions revenir dans notre capitale, Jérusalem, sans colons ni occupation. »

Pour cette lutte, la responsable du PPP peut compter sur les communistes du monde, y compris en Israël. « On se renforce l’un l’autre, il y a des camarades juifs du Parti communiste israélien qui agissent contre les colons, font entendre nos voix, et sont aussi frappés, voire enfermés, rappelle-t-elle. Nous continuons la lutte, des deux côtés, pour amener de plus en plus de candidats et d’activistes face à l’aile droite et fasciste du gouvernement israélien. Nous avons aussi des souffrances en commun, puisque les criminels sont couverts par le gouvernement d’Israël. Nous continuons donc de nous battre main dans la main. »

L’union et la justice, tels sont les thèmes que la Palestinienne a développés à l’occasion de plusieurs débats à la Fête de l’Humanité, sans jamais faiblir. « Il y a une issue, ce n’est pas une impasse », conclut Fadwa Khader, combative et pleine d’espoir.

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10 septembre 2023 7 10 /09 /septembre /2023 05:56

 

Le 15e sommet des BRICS qui s’est réuni à Johannesburg du 22 au 24 août fut un évènement de portée mondiale, bien davantage que les précédents. Non seulement parce qu’il bénéficia d’une large couverture médiatique, mais surtout parce que la phase de recomposition des rapports de domination mondiaux fait des BRICS la caisse de résonnance de la contestation de l’ordre du monde libéral issu des accords de Bretton Woods et de l’hégémonie unilatérale du dollar. Il manifeste une nouvelle donne internationale qui se cherche.

La part des BRICS dans le PIB mondial, calculée en parité de pouvoir d’achat, dépasse désormais celle du G7 (32 % contre 30 %). Cela cache cependant d’importantes disparités : la Chine en compte à elle seule 17,6 % et le second, l’Inde, est loin derrière avec 7 %. Signe de cette force d’attraction, 71 pays y ont participé au total, comme observateurs ou comme membres.

Les BRICS se sont formés dans les remous de la crise systémique du capitalisme de 2008. Ils ont en grande partie échappé à la vision du monde occidentale. Il est d’ailleurs révélateur qu’Emmanuel Macron, dans son discours au corps diplomatique le 29 août, ne les évoque qu’au détour d’une phrase au bout d’une heure de discours. Les BRICS offrent un cadre d’échange souple à ses membres, autour de sommets annuels des chefs d’État et de réunions au niveau ministériel. Ils ont également créé un cadre de coopération financière, qui reste cependant dépourvu de structure permanente. La seule institution commune est la Nouvelle Banque de développement, créée en 2014, siégeant à Shanghai et aujourd’hui présidée par Dilma Rousseff. Elle est ouverte aux demandes d’investissement des pays en développement. Le renforcement des BRICS n’est pas linéaire. Les évolutions à droite du Brésil et de l’Inde ainsi que les différences de positionnement de ses membres dans la rivalité entre la Chine et les États-Unis l’ont ralenti. La relance des BRICS est alimentée par la conjonction de trois évènements : la pandémie mondiale (souvenons-nous du refus des puissances occidentales de lever les brevets sur les vaccins !), le retour de Lula au pouvoir, puis la guerre en Ukraine. La politique occidentale est épinglée pour son « deux poids, deux mesures », alors qu’elle a manifesté un désintérêt total pour les guerres meurtrières qui ont ensanglanté le Yémen, que l’ONU qualifie de « crise humanitaire du siècle », et l’Ethiopie.

Le sommet de Johannesburg a entériné un élargissement significatif des BRICS, à six nouveaux pays : Iran, Arabie Saoudite, Émirats arabes unis, Égypte, Éthiopie et Argentine. Deux grands États pétroliers y entrent, sur fond de rapprochement spectaculaire entre l’Arabie Saoudite et l’Iran sous l’égide de la Chine, ce qui change la donne au Moyen-Orient. Les BRICS élargis représenteront, à compter du 1er janvier 2024, 46 % de la population et 36 % du PIB mondial (dont 70 % par la Chine). Par ailleurs, l’adhésion de l’Arabie Saoudite et des Émirats permettra sans doute de renflouer la banque des BRICS. Cependant, le sommet a buté sur la question du renforcement de la coopération monétaire. La perspective de se dégager du dollar en utilisant les monnaies nationales devrait à terme déboucher sur une monnaie commune d’échange. Les banques centrales doivent préparer un rapport sur le sujet d’ici le prochain sommet.

Quelle analyse peut-on porter sur cette dynamique ? Incontestablement, les BRICS élargis représentent de nouvelles coopérations qui se cherchent en s’autonomisant des institutions de Bretton Woods et de certaines évolutions de la mondialisation capitaliste, qui a perdu sa dynamique, et à laquelle les États-Unis et les États du G7 veulent donner un aspect politique de plus en plus affirmé. C’est la « mondialisation entre amis » chère à la secrétaire au Trésor des États-Unis Janet Yellen. Dire cela ne revient pas à porter au pinacle un certain nombre d’États des BRICS dont les gouvernements ne sont ni démocratiques, ni anticapitalistes et encore moins des « modèles » de quoi que ce soit. Mais les BRICS, dans leur dynamique d’ensemble, manifestent un monde non occidental, ce qui ne signifie pas nécessairement « anti-occidental », souhaitant agir en faveur de relations internationales « plus équilibrées », comme l’analyse le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Cependant, les contradictions internes sont nombreuses. La recomposition de l’ordre du monde et l’affirmation de nouvelles puissances génèrent des tensions fortes entre membres des BRICS, entre la Chine et l’Inde par exemple. Le positionnement des différents États dans cette recomposition mondiale n’est d’ailleurs pas le même. Autant pour l’Afrique du Sud ou le Brésil il s’agit de ne pas se laisser entraîner dans une compétition entre puissances mondiales, autant le gouvernement russe théorise un affrontement de longue durée avec l’Occident « et ses valeurs », sur une base par ailleurs réactionnaire. Nous verrons comment ces contradictions seront gérées lors du prochain sommet, en 2024, qui est annoncé à Kazan, en Russie. Les BRICS ne sont donc ni une alliance, ni un bloc mais un regroupement de pays dont les diplomaties sont souvent multi-vectorielles.

Par ailleurs, le G7, sous hégémonie étatsunienne, garde une cohérence et une force de frappe qui demeure plus forte que celle des BRICS. La dédollarisation est un processus long. L’hégémonie du dollar est contestée, affaiblie, mais elle n’est pas encore renversée. Le dollar reste dominant, en représentant la moitié du commerce mondial, 90 % des transactions quotidiennes sur le marché des changes et 60 % des réserves de change mondiales. Le renminbi a certes progressé depuis 20 ans, mais il ne représente pour l’instant que 7 % des transactions sur le marché des changes.

Il n’en demeure pas moins que le sommet des BRICS manifeste une aspiration à construire autre chose, un monde plus équilibré dans lequel le dollar et les États-Unis ne font plus la pluie et le beau temps. Notons d’ailleurs qu’à la différence de Washington, relativement prudent dans ses réactions, Emmanuel Macron a eu une réaction très vive, défensive, fustigeant les « velléités d’ordre alternatif ».

Tous ces éléments amènent à renforcer l’exigence de construction d’un autre ordre du monde, de peuples souverains et associés, fondé sur la paix et la coopération. Les propositions du PCF sur la paix, formulées par Fabien Roussel dans sa tribune dans le Monde du 17 juillet, ou de constitution d’une monnaie commune mondiale, sur des bases non pas de compétition mais de coopération, en utilisant les droits de tirage du FMI et plus largement de réforme du FMI et de l’ONU, sont une base d’initiatives politiques.   

 

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