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3 janvier 2019 4 03 /01 /janvier /2019 09:34
Un décret publié dimanche 30 décembre 2018 au Journal officiel, durcit les sanctions initialement annoncées par le gouvernement à l’encontre des chômeurs en cas de manquement à leurs obligations.

Ce volet « contrôle des chômeurs » de la réforme « avenir professionnel » avait été adopté dans son principe cet été par le Parlement. Il y est présenté comme la contrepartie d’une ouverture plus grande du régime d’assurance-chômage à des démissionnaires ayant un projet professionnel.

Le décret avec les détails des sanctions a été publié au Journal officiel en pleine « trêve des confiseurs » au milieu d’une série de décrets concernant aussi la réforme de la formation professionnelle.

Sanctions durcies

Le fait de ne pas se rendre à un rendez-vous avec un conseiller, par exemple, devait être sanctionné de 15 jours de radiation des listes au lieu des deux mois actuellement en vigueur. Finalement, ce sera un mois de radiation selon le texte du décret, deux mois au bout de deux manquements et quatre mois au « troisième manquement » constaté.

Par ailleurs, s’agissant des sanctions concernant l’insuffisance de recherche d'emploi (refus à deux reprises de deux offres raisonnables d'emploi par exemple), le gouvernement avait évoqué des sanctions graduelles : suspension de l’allocation d’un mois la première fois, de deux mois la deuxième fois et quatre mois la troisième fois. Il avait alors précisé que l’allocation serait amputée à partir de la deuxième fois.

D’après le décret, l’allocation est « supprimée » dès le premier manquement et non « suspendue » ce qui permettait de conserver ses droits.

Ce contrôle doit se faire via un « journal de bord » numérique, où les demandeurs d'emploi renseigneront tous les mois leurs actes de recherche d'emploi. A partir de mi-2019, ce dispositif sera expérimenté pendant un an dans deux ou trois régions.

La chasse aux chômeurs est ouverte

« Ce n’est pas la chasse aux fraudeurs, c’est la chasse aux chômeurs » , a protesté Tenessee Garcia pour le comité national CGT des privés d'emploi. Tandis qu’invité sur BFM Denis Gravouil, dirigeant de la CGT, rappellait que « la triche, c’est 0,4 % » sur l’ensemble des chômeurs Amalgamer l’ensemble des chômeurs à des fraudeurs, pour nous c’est inacceptable. Toutes les études montrent que les chômeurs cherchent du boulot et du travail stable » . Le négociateur de la CGT pour l’assurance chômage voit dans ce décret « un arsenal de plus pour faire accepter aux privés d'emploi n’importe quel petit boulot dégradé pour des salaires largement en dessous de ce qu’ils avaient avant » .

La porte-parole des députés LREM Aurore Bergé a assumé ce mercredi 2 janvier sur Cnews des sanctions plus dures pour les chômeurs en cas de manquement à leurs obligations au nom d’une « logique de justice » . Celle du fort contre les faibles…

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2 janvier 2019 3 02 /01 /janvier /2019 08:23

 

Incarnation du capitalisme mondialisé et de la casse sociale, E. macron n'a pourtant pas hésité lors de ses vœux à dénoncer un «capitalisme ultralibéral et financier qui va vers sa fin» en même temps qu'il annonçait ne pas bouger d'un iota sur les réformes qu'il souhaitait mener à bout en 2019 : celle de l'assurance-chômage « pour inciter davantage à reprendre le travail », celle de la fonction publique « pour la rendre plus efficace », et enfin celle du système de retraite.

Le temps de la (fausse ?) contrition est terminé. Emmanuel Macron est apparu debout, conquérant, déroulant un discours mêlant défense de sa politique, s'autocongatulant quant aux réformes de la SNCF et du code du travail et annonçant la poursuite de la réduction des dépenses publiques, fermeté face à la "violence"...

"Nous avons vécu de grands déchirements et une colère a éclaté, qui venait de loin", a reconnu Emmanuel Macron, sans jamais citer le nom des "gilets jaunes". Et le chef de l'Etat de citer les différentes formes de cette colère : "Colère contre les injustices, contre le cours d'une mondialisation parfois incompréhensible, colère contre un système administratif devenu trop complexe et manquant de bienveillance, colère aussi contre des changements profonds qui interrogent notre société sur son identité et son sens". 

Mais au lieu d'un infléchissement de sa politique pour répondre à cette colère, le président français a poursuivi en annonçant  sa fermeté concernant les débordements et les heurts qui ont eu cours ces dernières semaines. Prétextantque  "nous vivons libres dans notre pays" et que "cette liberté" requiert un "ordre républicain" qui "sera assuré sans complaisance", il a ciblé ceux qui "prennent pour prétexte de parler au nom du peuple" mais qui ne sont "que les porte-voix d'une foule haineuse" et qui "s'en prennent aux élus, aux forces de l'ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels". Par sûr que ceux qui manifestent depuis des semaines pour pouvoir boucler leur fin de mois apprécient.

Le président de la République n'entend pas changer de ligne. Face aux "bouleversements" qui traversent le monde, la France a "une place, un rôle à jouer, une vision à proposer"a-t-il affirmé, promettant de "remettre l'homme au cœur du projet contemporain : c'est la ligne que je trace depuis le premier jour de mon mandat et que j'entends poursuivre". On se pince !

 

Sur le plan international, à cinq mois des élections européennes, le chef de l'Etat a une nouvelle fois livré un plaidoyer en faveur d'une refonte de l'Europe à l'heure où "montent les partis extrémistes" et les "égoïsmes nationaux". Quelques heure plus tôt, dans un tweet de l'association SOS Méditerranée écrivait " Alors que les 310 personnes à bord de l' #OpenArms a enfin atteint Espagne, les 33 survivants à bord de l' #SeaWatch3 ont été laissés en mer pendant 7 jours maintenant, en hiver, sans une solution de débarquement. Les États de l'UE doivent respecter les conventions maritimes et convenir d'urgence d'un lieu de sécurité"

 

A la fin de son discours, Emmanuel Macron a assuré qu'il était "au travail, fier de notre pays, fier de tous les Français, déterminé à mener tous les combats présents et à venir". "Je crois en nous", a-t-il conclu. Au regard de sa cote de popularité, ce n'ets plus le cas des Français !

D'ailleurs hormis pour ses fidèles supporters, la classe politique française dénonce un discours de Tartuffe :

"On ne sait pas pourquoi mais tout ce qu'il dit tombe à plat. Et quand on comprend, on préférerait ne pas avoir entendu. Quel lunaire donneur de leçons", n'a pas hésité à lancer Jean-Luc Mélenchon, sur Twitter. Avant d'ajouter : "Le président des riches a fait son rideau de fumée. Le partage des richesses, t'as compris Monsieur Macron ?

Chez Les Républicains, on regrette qu'Emmanuel Macron ait décidé de réciter "un texte sans émotion, sans conviction et si loin de la réalité des Français. Un clip de campagne plus que la parole d'un homme d'État", écrit la porte-parole du parti Laurence Sailliet.

 

Les critiques fusent également à gauche, au PCF notamment, où le secrétaire national Fabien Roussel estime que, dans son allocution, Emmanuel Macron est apparu comme "un président moralisateur qui va poursuivre ses réformes sans tenir compte des colères, des attentes de ceux qui aspirent tout simplement à vivre mieux".

 

Boris Vallaud, porte-parole du Parti Socialiste ironise : "Débattons tous ensemble de la ligne que j'ai décidé tout seul de ne pas changer".

Eugénie Barbezat

 

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2 janvier 2019 3 02 /01 /janvier /2019 08:21

 

Le décret fixant les conditions de transfert des cheminots en cas de perte d’un marché par la SNCF a été publié au Journal officiel. La CGT craint des « licenciements massifs ».

Il est l’une des traductions de la réforme ferroviaire promulguée le 27 juin dernier. Le décret « relatif au transfert des contrats de travail des salariés en cas de changement d’attributaire d’un contrat de service public de transport ferroviaire de voyageurs » a été publié jeudi dernier au Journal officiel (JO) et il confirme les menaces qui pèsent sur les cheminots de la SNCF. Et la CGT, qui avait lancé l’alerte durant des mois, craint désormais « des licenciements massifs ». Alors que le pacte ferroviaire porté par le gouvernement achève la libéralisation du secteur, la question des conditions de transfert des cheminots en cas de captation du marché par un opérateur privé concurrent était l’un des points saillants de la mobilisation cheminote du printemps dernier. « Avec la sortie de ce décret, nous avons la vérité des prix. C’est soit le privé, soit la porte ! » dénonce la CGT cheminots de Montauban dans un communiqué. Dans le détail, le texte prévoit en effet deux cas de figure en cas de transfert au privé. D’un côté celui des cheminots affectés à plus de 50 % de leur activité à une entreprise concurrente. Pour eux, l’acceptation du transfert est obligatoire sous peine de licenciement. Car « pour le salarié affecté à plus de 50 % au service transféré ayant expressément refusé le transfert de son contrat de travail, le cédant convoque ce dernier à un entretien d’information préalable de rupture de contrat de travail, dans un délai d’un mois à compter de son refus », note noir sur blanc le décret.

« La pseudo-négociation s’est faite au détriment des agents »

L’autre cas de figure concerne les cheminots affectés à moins de 50 % de leur activité à une entreprise privée concurrente. En cas de refus de transfert, il devra leur être proposé une offre de reclassement « située dans la même région ou, à défaut, sur le territoire national », explique la CGT. Si le salarié refuse l’offre de reclassement, alors, « le cédant convoque ce dernier à un entretien individuel préalable de rupture de contrat de travail », précise à nouveau le décret. En somme, « avec ce décret, le gouvernement ouvre la porte à des licenciements massifs », s’indigne le syndicat, y voyant la « fin du service public ferroviaire », des « emplois » et du « statut » de cheminot.

Pour ce qui est des salariés concernés par le transfert, le décret précise qu’il s’agit des emplois directement liés à la production, conduite, agents à bord, service en gare, mais également « maintenance courante du matériel roulant ». Et pour ceux qui accepteraient le transfert, le décret fixe enfin « le maintien du niveau de leur rémunération nette de cotisations salariales ».

Après l’échec, il y a quelques jours, des négociations entre le patronat de la branche (l’Union des transports publics et ferroviaires – UTP) et les organisations syndicales – seule l’Unsa ferroviaire ayant signé le protocole d’accord –, le gouvernement a donc publié ce décret dit « supplétif ». Il va à l’encontre du volontariat total en cas de transfert, exigé par la CGT et SUD rail. « La pseudo-négociation menée par l’UTP s’est faite au détriment des agents. Elle protège les employeurs en cas de licenciement des cheminots », a ainsi dénoncé Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots. Le syndicat majoritaire entend poursuivre la bataille contre la mise en application de cette réforme, qui non seulement offre le service public ferroviaire aux appétits des entreprises privées, mais prévoit également la transformation de -la SNCF en société anonyme et acte l’abandon des recrutements de cheminots au statut à compter du 1er janvier 2020.

Marion d’Allard

 

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30 décembre 2018 7 30 /12 /décembre /2018 20:58
Appel au Peuple Français lancé par les Maires ruraux: J'existe! - Appel à signer !
Pour signer l'appel:
 
Je m'inscris dans l'Appel au Peuple Français, lancé par les Maires Ruraux
« J’existe ! » C’est ce que des dizaines de milliers de Français ont commencé à venir exprimer dans les mairies qui ont ouvert « un cahier de doléances et de propositions » depuis le samedi 8 décembre. C’est le début d’un mouvement lancé par l’Association des Maires ruraux de France. Par cet acte citoyen, vos mairies, maisons communes, ont permis de consigner les expressions et d’en faire le germe d’un projet de société plus vivable pour ces 22 millions de Français, qui donnent corps à nos campagnes. A cela s’ajoutent d’innombrables contributions libres.

Nous, maires de communes rurales, femmes et hommes élu(e)s par nos concitoyens, assurons que l’intégralité des doléances et propositions seront remises au Président de la République, au Premier ministre et au Parlement.

Ce qui nous importe, c’est de rendre visibles les propos que vous tenez quotidiennement aux maires de France. Cette réalité, n’apparait que trop peu dans l’esprit de ceux qui gouvernent. Elle est pourtant capitale pour notre pays dans un moment où le pacte social et territorial vacille.

Ensemble : faites votre part, nous ferons la nôtre !

C’est pour cela que nous lançons aujourd’hui cet appel au Peuple de France. Nous, élus ruraux, légitimes par l’élection, citoyens engagés dans la vie locale et proches du quotidien de nos concitoyens, nous appelons chacune et chacun à se fédérer, à ne pas baisser les bras devant la difficulté et l’adversité, face à la cécité de beaucoup de nos dirigeants et à l’entêtement d’une administration trop pyramidale et centralisée.

Le cri légitime de ces millions de Françaises et de Français se joint à celui des élus ruraux. La période que nous vivons est une opportunité pour notre pays si vous répondez à cet appel. Saisissez-la ! Levons-nous ensemble pour que l’emploi soit réparti équitablement sur le territoire. Exigeons que la téléphonie mobile et le numérique arrivent bien plus vite que ce à quoi les opérateurs ont mollement consenti.

Pesons pour que les politiques publiques traitent enfin la question de l’accès aux soins pour que des millions de Français ne renoncent plus à se soigner.

Nous ne voulons plus être les éternels oubliés !

Nous vous invitions à vous débarrasser du « complexe du plouc », qui trop souvent entrave votre capacité à agir et à revendiquer un futur meilleur, avec pour seul motif, qu’être loin de la ville justifierait de devoir renoncer aux droits les plus élémentaires. Il n’y a pas de fatalité à laisser les services publics fermer quand nos communes font de leur mieux pour vous aider. Le modèle de concentration qui est la règle depuis 40 ans s’épuise. Ca ne marche plus.

Un appel à la jeunesse

À la jeunesse de notre pays, nous disons : soyez les nouveaux visages de nos villages ! Rejoignez ces populations qui font le choix d’un autre mode de vie, plus sobre, plus équilibré. Le cadre de vie y est favorable, on s’y sent mieux. Pendant que la ville s’étouffe, la campagne respire. Investissez les territoires ruraux ! N’ayez pas peur, nous saurons vous accueillir, nous saurons trouver des solutions à vos demandes et nous saurons vous accompagner. Considérés comme des citoyens, vous n’êtes et ne serez jamais chez nous des identités impersonnelles, mais au contraire des femmes et des hommes qui apporteront une énergie nouvelle à nos territoires.

La commune, un bien commun

Cet appel émane de la légitimité de ce bien commun qu’est la commune : le premier socle de notre République. Car la commune n’est pas simplement un échelon administratif, mais la très précieuse symbiose entre des habitants et un territoire qui croient en leur avenir et qui pour cela se mobilisent : c’est là où l’on agit ensemble. Nous devons nous battre pour que l’action de l’Etat change radicalement et que les pouvoirs publics inversent totalement leur logique d’intervention.

Reconstruire le pays par la base

Pour cela, il nous faut agir ensemble. Nous, maires de communes rurales, à partir de nos campagnes, nous vous appelons à nous soutenir pour imposer notre parole commune dans le débat national. Aux cartes et aux territoires anonymes laissant croire aux décideurs qu’ils sont dépourvus de vie, nous mettons fièrement en avant des visages, tels ceux des gilets jaunes, et bien d’autres encore, plus discrets et plus nombreux, mais tout aussi importants. Nous les croisons dans nos rues et sur nos places. Aux bilans statistiques, opposons nos expériences et nos réelles difficultés.

Aux hauts fonctionnaires déconnectés, disons ensemble : arrêtez d’essayer d’avoir raison seuls contre le peuple. En bref, souvenez-vous que vous êtes rémunérés par l’impôt pour nous aider à construire notre pays. Plutôt que de tenter de le faire à votre idée. « Sortez du bocal Parisien » qui vous éloigne et vous englue dans vos certitudes trop souvent discutables.

Soyons honnêtes, nous avons échoué à convaincre le Parlement et les exécutifs successifs. Mais nous sommes une multitude : diverse et dispersée, urbaine et rurale, femmes et hommes, élus ou simples citoyens, nous sommes la France. Nous parviendrons à rendre possible ce qui est indispensable et à nous délester de ce qui est insupportable.

- Trouvez-vous normal, qu’en matière de dotations aux collectivités, aujourd’hui encore, un urbain vaille deux ruraux ? Une correction de cette injustice doit voir un préalable inscrit dans la loi de finances 2019 que doit adopter le Parlement avant le 31 décembre ;

- Trouvez-vous normal en terme de mobilité, que les priorités aient été données à la Grande vitesse en délaissant l’entretien du réseau historique et en négligeant des modes de transports ruraux (TER, Transport à la demande, covoiturage,..) ?

- Trouvez-vous normal que les technologies (4G, véhicule autonome,...) soient mises à profit prioritairement pour ne pas dire exclusivement au développement des métropoles ?

- Trouvez-vous normal que depuis des années, l’Etat se lamente sur le nombre en baisse de médecins dans le monde rural sans prendre les mesures nécessaires pour y remédier ?

- Trouvez-vous normal que l’on confisque les moyens et les pouvoirs des communes pour les confier à des entités administratives plus éloignées?

Sans vous, nous ne pourrons rien ! Venez dans nos mairies pour amplifier ce mouvement de transformation en cours. Le temps est venu de prendre notre destin en main et d’imposer nos voies et nos voix pour ne pas avoir à regretter demain un silence et une inertie coupables.

Et que l’on ne fasse pas le mauvais procès de nous reprocher d’opposer villes et campagnes au motif que l’on exige une légitime considération pour les habitants des territoires ruraux. Il est temps de mettre un terme aux fractures territoriales et sociales. Ce devrait être la trajectoire de l’action publique et le sens de l’action politique.

Vive la Commune,

Vive la République,

Vive la France.

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30 décembre 2018 7 30 /12 /décembre /2018 20:53
Migrants : l’Etat français accusé de « mise en danger délibérée » par plusieurs associations
Migrants : l’Etat français accusé de « mise en danger délibérée » par plusieurs associations

Quatorze associations dénoncent « la faillite de l’Etat » dans la protection et la mise à l’abri des migrants, dans une tribune publiée dimanche dans « Le JDD ».

La charge à l’encontre d’Emmanuel Macron et de l’Etat français est lourde. Celle-ci est à la hauteur de la colère exprimée par les associations qui travaillent auprès des migrants. Médecins du monde, le Secours catholique et douze autres associations accusent l’Etat français de « mise en danger délibérée » des migrants, dans une tribune publiée le 30 décembre par Le Journal du dimanche.

« A ce jour, nous ne pouvons que constater la faillite de l’Etat dans l’exercice de sa responsabilité de protection, de mise à l’abri et d’accueil inconditionnel », écrivent les associations dans une lettre ouverte adressée au président de la République.

Que cela soit « à Paris, en Ile-de-France, mais aussi à Grande-Synthe, sur le littoral nord, ailleurs », le sort des migrants « confine à une mise en danger délibérée » critiquent les associations, qui exigent des réponses « à la hauteur de la situation d’urgence ».

« Toujours plus de difficultés à se nourrir et à se soigner »

Au début de son mandat, le 27 juillet 2017, le chef de l’Etat avait promis de ne plus avoir « d’ici la fin de l’année des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois ». « Un an après, des milliers de personnes, femmes, hommes, enfants, familles, se partagent les interstices des villes, s’abritent sous des échangeurs, sont échoués sur les trottoirs de Paris et de son immédiate périphérie », souligne le texte, avant de pointer « la réalité des personnes vivant à la rue parmi les rats nous démontre à quel point cette politique est un échec ».

Dix-huit mois après l’engagement d’Emmanuel Macron de n’avoir plus personne à la rue fin 2017, les quatorze associations appellent à un « changement de cap » :

Monsieur le président, votre engagement (…) a été vite oublié par votre gouvernement, votre majorité, vos services. Plus grave, par vous-même.

Les représentants de Médecins du monde France, du Secours catholique-Caritas France, d’Emmaüs France, de la Ligue des droits de l’homme et de divers collectifs et associations venant en aide aux migrants déplorent également que les personnes à la rue « ont toujours plus de difficultés à se nourrir, à se soigner, à trouver une information fiable pour faire valoir leurs droits élémentaires ».

 

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30 décembre 2018 7 30 /12 /décembre /2018 16:14

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30 décembre 2018 7 30 /12 /décembre /2018 09:30

Procès de Maria et de ses trois autres co-accusés : un verdict pour l’exemple !

Trois mois de prison ferme pour Maria, puis respectivement quatre mois, six mois et un an pour les trois autres co-accusés, le tout assorti pour chacun d’eux de trois ans d’interdiction de manifester et du versement de dommages et intérêts, voilà le verdict prononcé par le tribunal de Valence à leur encontre. Ils étaient accusés de violence en réunion contre le directeur départemental de la sécurité et son chauffeur lors d’échauffourées en date du 8 décembre au plateau des «Couleures» de Valence au cours d’un rassemblement de gilets jaunes. Ce jugement d’une grande sévérité appelle quatre remarques.

A l’évidence, la logique qui avait prévalu pour mettre en détention préventive ces quatre manifestants, à savoir faire un exemple, a continué à être la ligne suivie par le Procureur de la République. La dureté de ses réquisitions dont le jugement final est fortement empreint en atteste. Si l’objectif poursuivi est d’endiguer la mobilisation sociale face aux politiques actuelles et de dissuader de manifestations futures, il risque de ne pas être atteint. D’une part, ce n’est jamais par plaisir que les gens manifestent leur mécontentement dans la rue mais par nécessité quand toutes les autres voies de négociations sont bloquées. De l’autre, l’utilisation de la force n’a jamais supprimé la misère et les mauvaises conditions de vie. Elle étouffe momentanément le mécontentement jusqu’à ce qu’il ressurgisse plus fort.

Les preuves des coups portés contre les policiers par les quatre condamnés si elles semblent évidentes pour le parquet, ne le sont néanmoins pas totalement pour le commun des mortels. Par exemple pour Maria, rien sur la vidéo ne permet d’affirmer qu’elle a frappé un des policiers, elle a d’ailleurs toujours démenti ses accusations. C’est donc une question d’interprétation, les images ne permettant pas d’élucider ce point. Son seul fait est d’avoir tiré le bonnet du policier dans un geste de désarroi face à ce dernier entrain de dégainer. Trois mois de prison ferme pour ce geste alors qu’elle n’a jamais eu affaire à la justice, alors que régnait sur place une grande confusion et qu’autour des policiers était présente une quinzaine d’autres manifestants en rien inquiétés, qui auraient aussi pu porter des coups… Cela fait beaucoup d’éléments de contexte à décharge auxquels il faut ajouter qu’un des deux policiers reconnait ne pouvoir affirmer que Maria a frappé son collègue !

Sur le terrain de la violence, pourquoi ne parle-t-on pas également des conditions d’arrestation de Maria -là aussi il y a une vidéo- interpellée par quatre policiers, gazée, alors qu’elle disait bonjour à une autre personne et jetée à terre. S’il n’est pas question de justifier la violence contre les policiers l’inverse n’est pas plus tolérable ! Aujourd’hui, les policiers gagneraient à réfléchir aux conditions d’exercice de leurs missions face à un pouvoir les transformant en boucs-émissaires d’une situation politique et sociale très dégradée.

Enfin quel est le but poursuivi par l’interdiction de manifester pendant trois ans ? Maria avait déjà manifesté, par exemple à l’appel de la CGT quelques jours avant l’épisode des «Couleures». Elle n’y a eu aucune attitude violente. Ce qui s’est passé le 8 décembre relève d’un contexte particulier où un climat de violence rôdait, le pouvoir médiatico-politique n’ayant cessé pendant une semaine de faire monter la pression. On peut deviner pourquoi ! Comment dès lors ne pas interpréter la décision du Tribunal de Valence comme la volonté de porter atteinte au droit de manifester ? De Vigipirate en Vigipirate bis, les libertés individuelles et collectives sont mises en cause. Un nouveau pallier s’apprêterait-t-il à être franchi ?

Fédération du PCF Drôme

Justice de classe - De la prison ferme pour Maria et ses camarades co-accusés à Valence (communiqué de la fédération PCF de la Drôme)
Justice de classe - De la prison ferme pour Maria et ses camarades co-accusés à Valence (communiqué de la fédération PCF de la Drôme)
Gilets jaunes: prison ferme requise contre une militante du PCF
Mercredi, 26 Décembre, 2018 - L'Humanité - Audrey Loussouarn

La militante communiste de la Drome, Maria B., comparaissait aujourd’hui pour « violence en réunion ». Elle a été condamnée à 9 mois d’emprisonnement, dont 6 assortis du sursis simple, avec interdiction de manifester pendant trois ans. Pourtant le dossier semblait bien maigre.

Convaincu qu'ils ont voulu « bouffer du flic » le 8 décembre, le procureur Dominique Binet a réclamé 12 mois de prison, dont six avec sursis, pour trois des prévenus, deux hommes de 22 ans et la militante de 37 ans; ainsi que 10.000 euros d'amende, dont la moitié avec sursis. Pour le quatrième, « le plus violent et le plus déterminé à en découdre selon lui », il a réclamé 18 mois de prison dont six avec sursis, et 15.000 euros d'amende dont la moitié avec sursis. Le magistrat a enfin réclamé trois ans d'interdiction de manifester pour tous les mis en cause.
 

On vous raconte le parcours de cette militante depuis son arrestation lors d’un rassemblement des gilets jaunes, le 8 décembre à Valence

 
En ces jours de fête, Maria B. a eu un emploi du temps rempli de tâches assez inhabituelles. La militante communiste de 37 ans, qui a pris sa carte au PCF à la dernière Fête de l’Humanité, s’est affairée à remplir un carnet d’adresses, à mettre des timbres, des livres et des vêtements adéquats de côté. « L’avantage traître », dit la jeune femme, d’avoir douze jours de détention provisoire à son actif. L’idée ? Se préparer psychologiquement à toute éventualité.
 
Car c’est aujourd’hui que cette habitante de Die (Drôme) et boulangère bio, ainsi que trois autres personnes, est jugée pour « violence volontaire en réunion sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Elle est soupçonnée d’avoir participé à l’agression du directeur départemental de la police lors d’un rassemblement des gilets jaunes, le 8 décembre, dans une zone commerciale de Valence. Ce jour-là, les autorités décident de dégager le terrain et l’ambiance est électrique. C’est alors que le patron de la police, présent en personne, ceinture l’un des manifestants qui prenait la fuite. Selon la police, « une dizaine de gilets jaunes lui sont alors tombés dessus, le faisant chuter au sol », rapporte l’AFP.

Des consignes fermes d’« aller au contact, de casser le mouvement »

Pour Maria, qui la semaine précédente battait le pavé à l’appel de la CGT, « il était évident que le ministère de l’Intérieur avait donné des consignes d’extrême fermeté ». Et même, dit-elle, d’« aller au contact, de casser le mouvement ». « J’ai eu la peur au ventre. Je n’avais jamais vécu ça en manifestation. On voit des images de violence sur les réseaux sociaux et, là, j’y étais confrontée », souffle-t-elle. La scène, très brève, a été filmée et ne montrerait aucunement Maria comme à « l’initiative de la violence », pointe son avocat, Me Bertrand Beaux, mais elle s’inscrit dans un contexte global d’affrontement.
 
Deux personnes sont arrêtées, deux autres le sont dans l’après-midi, dont la militante PCF, alors qu’elle a rejoint la marche pour le climat, également à Valence. L’interpellation est musclée, comme l’atteste une vidéo postée sur la page Facebook du PCF de la Drôme. La militante est placée en garde à vue pour quarante-huit heures, avant une possible comparution immédiate. Ce que refusent les quatre interpellés, qui souhaitent préparer leur défense. Ce sera donc la détention provisoire à Lyon, dans l’attente du procès, le lendemain de Noël. Pour Me Beaux, « le contexte national », avec un pouvoir désireux d’« envoyer un message à l’extérieur », a « joué » pour placer en détention des individus sans casier judiciaire.
 
Maria est alors « coupée du monde », dit-elle. Aucun coup de fil personnel n’est autorisé et il lui faut attendre plusieurs jours avant d’obtenir un bloc de papier, deux enveloppes et deux timbres. La jeune femme raconte le refus de l’administration de lui faire parvenir ses lunettes – et son obligation, donc, de porter ses lentilles de contact jetables pendant dix jours –, le personnel en sous-effectif et « sous-payé », la solidarité entre codétenues présumées innocentes… « Certaines sont là depuis des mois. Je me suis rendu compte de la chance que j’avais de ne pas avoir d’enfants, puisque, pour leur part, elles étaient sûres de ne pas les voir pour Noël. » Au bout d’une semaine, la jeune femme reçoit les premiers courriers la rassurant sur les formalités liées à sa soudaine disparition. Puis affluent les lettres de soutien de « camarades de Die, de Valence ». D’une par jour, le nombre est passé à une dizaine. « Je ne les lisais pas toutes d’un coup, pour ne pas avoir le reste de la journée à meubler. Du coup, j’espaçais pour faire durer le plaisir », rit-elle au bout du fil. Elle apprend tardivement qu’une demande des quatre familles des interpellés – qui « se sont rapprochées par la force des choses », observe Maria, un sourire dans la voix – est transmise au tribunal pour leur remise en liberté. Le 20 décembre, la bonne nouvelle tombe. « Ce sont quatre cas différents avec un point commun : le cadre carcéral pour des personnes sans casier judiciaire, en pleine période de Noël, n’est pas évident », souligne Me Beaux, qui qualifie la détention d’« excessive ».

Le PCF a relayé l’information sur les réseaux sociaux

Autre point qui a pesé, de l’avis de l’avocat : la mobilisation à l’extérieur. La fédération PCF a alerté la presse, relayé l’information sur les réseaux sociaux, organisé un rassemblement devant la préfecture, imprimé des affiches… puis le parti, depuis Paris, a alerté toutes les fédérations avant d’évoquer le cas de Maria en conseil national. « Ils n’aiment pas trop ce type de publicité. Que cette mobilisation vienne d’un parti a pesé », observe Jean-Marc Durand, secrétaire fédéral, qui connaît Maria depuis deux Fêtes de l’Humanité, où elle a offert ses talents de boulangère sur le stand de la Drôme.
 
Cette « énergie » et ces « réseaux déployés », Maria ne les a réellement découverts qu’en sortant. En plus du « stress que (sa) disparition a provoqué chez (ses) proches ». « Les camarades ont pris soin de ma mère. Ça, je ne leur en serai jamais assez reconnaissante. Je suis d’autant plus touchée que je suis une jeune membre du parti. C’est là qu’on voit toute la chaleur humaine au sein de ce que je préfère appeler une famille politique. » « À quelque chose malheur est bon », dit-elle, d’autant qu’habituellement elle reste loin de sa famille, résidant en Bretagne, pour Noël. « C’est toute l’ironie de la situation. On devait, dans la vallée, se réunir entre personnes “seules”. Et, finalement, j’ai eu ma belle-sœur et ma mère avec moi. » Un Noël, « improvisé », qui « revient à son essence même ». À l’aube du procès – politique tant il illustre une « remise en cause de notre droit à manifester » selon ses mots –, Maria garde « une boule au ventre » : « J’ai du mal à dormir, contrairement à ma période de détention où je n’avais pas de prise sur les événements. Mais tout l’amour que j’ai reçu m’a regonflée à bloc. »
Audrey Loussouarn
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30 décembre 2018 7 30 /12 /décembre /2018 09:25
Le plafonnement des indemnités prud’homales jugé contraire au droit international

Instauré en 2017 par les ordonnances Macron, ce dispositif, qui s’applique à un salarié qui aurait été licencié de manière infondée, serait contraire à la convention de l’Organisation internationale du travail.

Par Bertrand Bissuel Publié le 14 décembre 2018

Le débat sur la réforme du code du travail, qui fit rage en 2017, vient de rebondir devant le conseil de prud’hommes de Troyes. Dans cinq litiges, cette juridiction vient de juger contraire aux engagements internationaux de la France une des mesures les plus importantes adoptées l’an passé : le plafonnement des dommages-intérêts qu’un tribunal accorde à un salarié victime d’un licenciement « sans cause réelle et sérieuse ».

Une disposition très controversée à laquelle Emmanuel Macron tient beaucoup : il l’avait inscrite dans son programme de campagne après avoir – vainement – tenté de la mettre en place quand il était ministre de l’économie, sous le quinquennat de François Hollande.

Les jugements rendus jeudi 13 décembre constituent une première. L’un d’eux, que Le Monde a pu consulter, fait suite à un différend entre un homme et l’ancienne entreprise où il travaillait. Jean-Paul G. avait saisi les prud’hommes de Troyes, courant février, quelques jours après avoir appris que son employeur voulait le congédier, en raison de difficultés économiques.

Dans sa demande, le salarié avait – notamment – exprimé le souhait que soit écarté le barème obligatoire instauré en 2017, au motif que celui-ci ne respecte pas deux textes : la convention 158 de l’Organisation internationale du travail (OIT) et la Charte sociale européenne. Celles-ci prévoient qu’une juridiction, en cas de licenciement infondé, doit pouvoir ordonner le versement au salarié d’une « indemnité adéquate » ou toute autre forme de réparation « appropriée ».

« Marge d’appréciation »

Les prud’hommes ont donné gain de cause à Jean-Paul G. Pour eux, la réforme de 2017 a eu comme effet d’introduire « un plafonnement limitatif des indemnités prud’homales [qui] ne permet pas aux juges d’apprécier les situations individuelles des salariés injustement licenciés dans leur globalité et de réparer de manière juste le préjudice qu’ils ont subi ».

En outre, les montants maximaux fixés dans le barème « ne permettent pas d’être dissuasifs pour les employeurs qui souhaiteraient licencier sans cause réelle et sérieuse » : ils « sécurisent davantage les fautifs que les victimes et sont donc inéquitables ».

Une précision importante : la décision de jeudi a été rendue par une formation collégiale, composée de deux conseillers salariés et de deux conseillers employeurs, ce qui signifie que l’un de ces derniers, au moins, était favorable à l’analyse juridique développée dans le jugement.

« Elle me paraît très pertinente », commente Pascal Lokiec, professeur à l’école de droit de la Sorbonne. A ses yeux, la réforme de 2017 a fixé des niveaux d’indemnité minimaux et maximaux qui laissent très peu de « marge d’appréciation » au juge dans certaines situations.

Exemple : pour une personne ayant deux ans d’ancienneté, « la fourchette entre le plancher et le plafond est d’un demi-mois de salaire » et d’un mois de salaire pour une personne employée depuis trois ans dans l’entreprise : « Autant dire que la faculté donnée au juge pour prendre en compte la situation individuelle du salarié, mais aussi celle de l’entreprise, est infime. »

Autre problème soulevé par le plafonnement des indemnités prud’homales : il offre la possibilité à une entreprise « de connaître à l’avance, au centime près, le coût maximal d’un licenciement injustifié, ce qui, pour moi, n’a pas sa place dans un Etat de droit », complète Pascal Lokiec.

Les conseillers prud’homaux de Troyes « ouvrent la voie de la résistance des juges contre [une] réforme inacceptable », a réagi le Syndicat des avocats de France (SAF), dans un communiqué diffusé vendredi. Cette organisation entend poursuivre le combat contre le barème, à l’occasion d’autres contentieux portés devant les tribunaux.

« Préjudice subi »

Les décisions de jeudi peuvent-elles faire jurisprudence ? « Je ne le pense pas », confie MAmélie d’Heilly, membre du bureau d’Avosial – un syndicat d’avocats d’entreprises.

D’abord, s’agissant du cas de Jean-Paul G., l’affaire s’avère très singulière : l’employeur était absent à l’audience, souligne-t-elle, et les juges ont voulu punir son comportement de « voyou » (mise à l’écart du salarié, non-versement de sa paye…). Surtout, ajoute Me d’Heilly, plusieurs pays ont mis en place un barème analogue à celui de la France, tout en étant signataires de la convention de l’OIT, et ils n’ont pas pour autant été sommés de renoncer à un tel dispositif. Enfin, contrairement aux textes de l’OIT, la Charte sociale européenne n’est pas « d’application directe entre particuliers » dans l’Hexagone et ne pouvait donc être valablement invoquée par Jean-Paul G. dans sa requête, d’après Md’Heilly. 

Dans une autre affaire opposant un salarié à son patron, le conseil de prud’hommes du Mans avait, lui aussi, été invité à se pencher sur la conformité du barème aux conventions internationales. Sa réponse, en septembre, avait été rigoureusement inverse à celle des prud’hommes de Troyes : oui, avait-il conclu, les plafonds posés en 2017 par le législateur respectent la convention de l’OIT.

« Il appartient toujours au juge (…) de prendre en compte tous les éléments déterminant le préjudice subi par le salarié licencié », avaient écrit les conseillers prud’homaux du Mans, en citant notamment « l’âge et les difficultés à retrouver un emploi ».

Au ministère du travail, on fait valoir que les arguments soulevés par le conseil de Jean-Paul G. avaient déjà été examinés, fin 2017, par le Conseil d’Etat, dans un autre dossier, en référé, et qu’ils avaient été rejetés par la haute juridiction. La décision prononcée à Troyes fait fi de ces éléments et pose à nouveau « la question de la formation juridique des conseillers prud’homaux », affirme-t-on au ministère du travail.

Bertrand Bissuel

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29 décembre 2018 6 29 /12 /décembre /2018 08:31
photo L'Humanité Jean Revolat

photo L'Humanité Jean Revolat

Procès. « Je voyais les images de violence et, là, j’y étais confrontée »
Mercredi, 26 Décembre, 2018

Maria B., militante PCF interpellée lors d’un rassemblement des gilets jaunes à Valence, comparaît ce mercredi pour « violence en réunion ». Le dossier semble bien maigre.

En ces jours de fête, Maria B. a eu un emploi du temps rempli de tâches assez inhabituelles. La militante communiste de 37 ans, qui a pris sa carte au PCF à la dernière Fête de l’Humanité, s’est affairée à remplir un carnet d’adresses, à mettre des timbres, des livres et des vêtements adéquats de côté. « L’avantage traître », dit la jeune femme, d’avoir douze jours de détention provisoire à son actif. L’idée ? Se préparer psychologiquement à toute éventualité.

Car c’est aujourd’hui que cette habitante de Die (Drôme) et boulangère bio, ainsi que trois autres personnes, est jugée pour « violence volontaire en réunion sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Elle est soupçonnée d’avoir participé à l’agression du directeur départemental de la police lors d’un rassemblement des gilets jaunes, le 8 décembre, dans une zone commerciale de Valence. Ce jour-là, les autorités décident de dégager le terrain et l’ambiance est électrique. C’est alors que le patron de la police, présent en personne, ceinture l’un des manifestants qui prenait la fuite. Selon la police, « une dizaine de gilets jaunes lui sont alors tombés dessus, le faisant chuter au sol », rapporte l’AFP.

Des consignes fermes d’« aller au contact, de casser le mouvement »

Pour Maria, qui la semaine précédente battait le pavé à l’appel de la CGT, « il était évident que le ministère de l’Intérieur avait donné des consignes d’extrême fermeté ». Et même, dit-elle, d’« aller au contact, de casser le mouvement ». « J’ai eu la peur au ventre. Je n’avais jamais vécu ça en manifestation. On voit des images de violence sur les réseaux sociaux et, là, j’y étais confrontée », souffle-t-elle. La scène, très brève, a été filmée et ne montrerait aucunement Maria comme à « l’initiative de la violence », pointe son avocat, Me Bertrand Beaux, mais elle s’inscrit dans un contexte global d’affrontement.

Deux personnes sont arrêtées, deux autres le sont dans l’après-midi, dont la militante PCF, alors qu’elle a rejoint la marche pour le climat, également à Valence. L’interpellation est musclée, comme l’atteste une vidéo postée sur la page Facebook du PCF de la Drôme. La militante est placée en garde à vue pour quarante-huit heures, avant une possible comparution immédiate. Ce que refusent les quatre interpellés, qui souhaitent préparer leur défense. Ce sera donc la détention provisoire à Lyon, dans l’attente du procès, le lendemain de Noël. Pour Me Beaux, « le contexte national », avec un pouvoir désireux d’« envoyer un message à l’extérieur », a « joué » pour placer en détention des individus sans casier judiciaire.

Maria est alors « coupée du monde », dit-elle. Aucun coup de fil personnel n’est autorisé et il lui faut attendre plusieurs jours avant d’obtenir un bloc de papier, deux enveloppes et deux timbres. La jeune femme raconte le refus de l’administration de lui faire parvenir ses lunettes – et son obligation, donc, de porter ses lentilles de contact jetables pendant dix jours –, le personnel en sous-effectif et « sous-payé », la solidarité entre codétenues présumées innocentes… « Certaines sont là depuis des mois. Je me suis rendu compte de la chance que j’avais de ne pas avoir d’enfants, puisque, pour leur part, elles étaient sûres de ne pas les voir pour Noël. » Au bout d’une semaine, la jeune femme reçoit les premiers courriers la rassurant sur les formalités liées à sa soudaine disparition. Puis affluent les lettres de soutien de « camarades de Die, de Valence ». D’une par jour, le nombre est passé à une dizaine. « Je ne les lisais pas toutes d’un coup, pour ne pas avoir le reste de la journée à meubler. Du coup, j’espaçais pour faire durer le plaisir », rit-elle au bout du fil. Elle apprend tardivement qu’une demande des quatre familles des interpellés – qui « se sont rapprochées par la force des choses », observe Maria, un sourire dans la voix – est transmise au tribunal pour leur remise en liberté. Le 20 décembre, la bonne nouvelle tombe. « Ce sont quatre cas différents avec un point commun : le cadre carcéral pour des personnes sans casier judiciaire, en pleine période de Noël, n’est pas évident », souligne Me Beaux, qui qualifie la détention d’« excessive ».

Le PCF a relayé l’information sur les réseaux sociaux

Autre point qui a pesé, de l’avis de l’avocat : la mobilisation à l’extérieur. La fédération PCF a alerté la presse, relayé l’information sur les réseaux sociaux, organisé un rassemblement devant la préfecture, imprimé des affiches… puis le parti, depuis Paris, a alerté toutes les fédérations avant d’évoquer le cas de Maria en conseil national. « Ils n’aiment pas trop ce type de publicité. Que cette mobilisation vienne d’un parti a pesé », observe Jean-Marc Durand, secrétaire fédéral, qui connaît Maria depuis deux Fêtes de l’Humanité, où elle a offert ses talents de boulangère sur le stand de la Drôme.

Cette « énergie » et ces « réseaux déployés », Maria ne les a réellement découverts qu’en sortant. En plus du « stress que (sa) disparition a provoqué chez (ses) proches ». « Les camarades ont pris soin de ma mère. Ça, je ne leur en serai jamais assez reconnaissante. Je suis d’autant plus touchée que je suis une jeune membre du parti. C’est là qu’on voit toute la chaleur humaine au sein de ce que je préfère appeler une famille politique. » « À quelque chose malheur est bon », dit-elle, d’autant qu’habituellement elle reste loin de sa famille, résidant en Bretagne, pour Noël. « C’est toute l’ironie de la situation. On devait, dans la vallée, se réunir entre personnes “seules”. Et, finalement, j’ai eu ma belle-sœur et ma mère avec moi. » Un Noël, « improvisé », qui « revient à son essence même ». À l’aube du procès – politique tant il illustre une « remise en cause de notre droit à manifester » selon ses mots –, Maria garde « une boule au ventre » : « J’ai du mal à dormir, contrairement à ma période de détention où je n’avais pas de prise sur les événements. Mais tout l’amour que j’ai reçu m’a regonflée à bloc. »

Audrey Loussouarn
Maria B., militante PCF interpellée lors d’un rassemblement des gilets jaunes à Valence, comparaît ce mercredi pour violence prétendue en réunion (L'Humanité, Audrey Loussaouarn, 26 décembre 2018)
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29 décembre 2018 6 29 /12 /décembre /2018 07:05

La sécu, elle est à nous. Alors que la création de richesses en France n’a jamais été aussi importante, que les dividendes battent des records et que les 1% les plus riches s’enrichissent bien plus vite que les autres, le président et son gouvernement estiment qu’il faut réduire les charges sur les salaires. Au nom de la compétitivité, il faudrait rogner sur les biens collectifs. Quel rapport ? Quand le gouvernement provisoire de la République a créé la Sécu, en 1945, la France était un champ de ruines. Et de l’argent, on avait su en trouver !


L'heure est donc à la mobilisation sous toutes les formes pour protéger et défendre notre bien commun !

DÉFENDONS LA SÉCU ! (Infocom CGT)
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